La Route
7.5
La Route

livre de Cormac McCarthy (2006)

L'immersion oui ! Mais à quel point ?

Ayant d'abord vu le film avec Viggo Mortensen (oui je suis comme ça, je fais les choses à l'envers) et l'ayant adoré, j'ai voulu me replonger dans les brumes et la grisaille de ce monde post-apocalyptique. C'est maintenant chose faite puisque je viens de le terminer et un mot me vient à l'esprite : OUF ! En effet, comme on imagine un survivant de ces terres dévastées trouver enfin un morceau de terre qui ne soit pas ravagé, je suis soulagé de l'avoir fini.

Le livre raconte le périple d'un père et son fils sur la route. Les déplacements sont en effet obligatoires s'ils ne veulent pas mourir de faim ou attrapés et dévorés par les autres survivants devenus cannibales. McCarthy met bien l'accent sur le côté humain. Quelle part de l'humanité reste-t-il dans ce monde ? On se le demande, que ce soit aussi bien chez ce père et son fils que chez les autres survivants. Qu'est-ce qui fait d'eux des gens bons, ou des gens mauvais ? C'est à travers la naïveté du petit garçon que l'auteur pose ces problématiques.

Le voyage est difficile. Et on le sent. En effet, l'écriture est assez originale d'abord dans l'enchaînement des actions. Très peu de ponctuation. Il n'y a presque aucune virgule, c'est pourquoi les actions sont toutes entrecoupées par des "et". La lecture devient donc vite difficile, tout comme l'aventure. C'est à ce moment qu'une question se pose. Jusqu'où peut-on aller pour imerger le lecteur dans un univers ? Certes on ressent toute la difficulté des épreuves rencontrées par le père et son fils, mais la pénibilité de la lecture va en rebuter plus d'un...

Autre point sur l'écriture, mais plus positif : les dialogues. Assez fréquents mais très courts, ils se révèlent être assez simplistes, comme si l'Homme revenait à un stade inférieur, plus primitif où le but est de survivre. Le petit pose toujours des questions simples, nécessitant une réponse souvent un peu plus compliquée. "On est des gentls ? Difficile de répondre quand on ne veut pas aider une autre personne pour sa propre survie... Mais le père répondra toujours très simplement et le dialogue se finira presque toujours par un "D'accord" de l'enfant.

Le livre est donc très intéressant grâce à son écriture et l'univers qu'il représente, encore plus glauque que dans le film. Mais le premier point risque d'en freiner plus d'un lors de la lecture, qui s'avère être assez difficile.
Yo0oh
6
Écrit par

Créée

le 1 août 2012

Critique lue 238 fois

Yo0oh

Écrit par

Critique lue 238 fois

D'autres avis sur La Route

La Route
DjeeVanCleef
10

Apocalypse ? No !

J'ai toujours pensé que ça allait mal finir. Depuis petit, en fait. Qu'il fallait que ça crame.  Rien à voir avec un feu divin ou un nuage dense de sauterelles sodomites. Non non, point de courroux...

le 29 mars 2014

110 j'aime

37

La Route
Spoof
9

Roadbook post-apo introspectif et é

Quand Cormac McCarthy, l'auteur de "No Country for Old Men", s'attaque au récit post-apocalyptique, il fait fi des clichés du genre et des conventions d'écriture. J'avoue ne pas être un amateur...

le 4 mars 2010

54 j'aime

4

La Route
Vincent-Ruozzi
8

Terre brûlée, c’est pour les vivants

La Route est une histoire qui repousse les frontières du genre post-apocalyptique. La puissance descriptive de Cormac McCarthy, l’auteur du livre, emporte le lecteur dans les tréfonds les plus...

le 30 juin 2017

36 j'aime

6

Du même critique

Chronicle
Yo0oh
7

Forme impressionnante pour fond classique : une bonne surprise tout de même.

Encore un film vu sur un coup de tête ! Eh oui ça arrive quelques fois, mais il faut avouer que la bande-annonce (vue une heure ou deux avant la projection du film) était vraiment alléchante. Bien...

le 14 avr. 2012

1 j'aime

Godzilla
Yo0oh
5

"Y'a comme un lézard" dit-il en mâchant son Chewing-Gum

Alors que la communication du prochain Godzilla bat son plein, je me suis dit qu'il fallait que je me remémore le film de 1998 qui m'avait fait tant rêver après un Jurassic Park incroyable. Un...

le 12 mai 2014

Attention au départ
Yo0oh
1

Attention !

Encore une fois, on a droit à un titre monotone avec des enfoirés qui chantent tous en même temps sans mettre en valeur les voix de chacun. Celles-ci se suivent, on les entend individuellement...

le 7 avr. 2013