La Route
7.5
La Route

livre de Cormac McCarthy (2006)

Poussière qui retournera à la poussière...

Un cataclysme a parcouru voici quelques années la surface de la Terre, ne laissant que paysages cendreux et vestiges de l'humanité calcinés. Les survivants ne semblent guère nombreux, occupés à survivre quotidiennement dans des conditions misérables.
Sur la route, ils sont deux. Le petit et l'homme. Deux êtres décharnés qui avancent en direction d'un but plus ou moins déterminé. Leur détermination en revanche apparaît solide, même si d’inévitables doutes se font jour au cours de cette errance faite de privations, de souffrance et de mort.


La pluie froide. La cendre grise. La nuit absolue. Telles sont les conditions de ce drame post apocalyptique qui voit l'humanité refluer de son royaume de jadis tandis que les sources de subsistance disparaissent peu à peu dans le néant de cette fin du monde.


Roman d'ambiance plus que d'intrigue, la narration apparaît hachée, constituée de mots simples, sans fioritures. Si quelques rares envolées lyriques émaillent ce sombre récit, on ne trouve guère de signes extérieurs d'humanité. L'homme et le petit n'ont pas de nom, ce sont justes de silhouettes diaphanes en sursis.
Une tension permanente traverse cependant cette histoire. Une épée de Damoclès oscille en permanence au-dessus des têtes de ce duo. Ce péril quotidien est le risque de mourir d'inanition. Il est aussi le prédateur qui rode, en la personne de rares survivants prêts à tout pour prolonger leur morne existence de quelques heures. Chacun vit au jour le jour. Point d'espoir en ce monde dévasté.


Au bout d'une lecture pesante quoique souvent prenante, le lecteur attend le glas qui ne doit point manquer de faire retentir sa funèbre vibration. Si certains ont pu succomber au cours de la lecture, ce n'est guère surprenant, tant l'ambiance est lourde. Pour ceux qui ont su parvenir au bout de la route, nulle révélation finale extraordinaire ne les attend, juste la clôture d'un calvaire qui n'a que trop duré.


Il est dit que l'homme est poussière. Et la poussière retournera à la poussière.

Apostille
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le 29 juin 2017

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