Voyons, par où commencer ?


Tout d'abord je me dois de préciser que j'étais loin d'imaginer devenir à ce point accroc à un bouquin ! Il faut dire que c'était pour le moins mal parti avec un début banal décrivant le quotidien d'un écrivain manquant cruellement d'inspiration et subissant ainsi le fléau de la fameuse page blanche. L'incipit me paraissait long et fade mais je décidais tout de même de poursuivre ma lecture.
Fort heureusement les évènements s'enchaînent à une vitesse folle et l'intrigue ravive la flamme et l'attention du lecteur. On est entraînés, malgré nous, dans une espèce de spirale infernale. C'est le début de la fin. L'enquête commence et à partir de ce moment précis il est impossible de s'en détourner. Alors, à notre plus grande surprise, on se prend finalement au jeu en supposant et en émettant diverses hypothèses toutes plus farfelues les unes que les autres. On veut absolument connaître le nom de celui qui a tué cette gamine.
L'auteur glisse des indices, nous donne des pistes, nous manipule à notre insu, nous tiens en haleine jusqu'au bout et j'ai beaucoup aimé cela. Parfois on se dit que ce serait trop facile que ce soit cette personne le ou la meurtrier(ière) donc on joue les enquêteurs en se disant que c'est plié et que tout est joué d'avance. Que nenni ! Quand on pense enfin toucher au but on sera finalement dérouté et il faudra tout reprendre depuis le début en analysant à nouveau les preuves. Tout ce que l'on croyait finit par se déconstruire presque machinalement alors on reste bouche bée et hagard, finalement agacé de s'être fait manipulé de la sorte mais on aime ça et on en redemande.
Ensuite on s'attache aux personnages notamment à Gahalowood, le policier aidant le jeune Marcus Goldman à réhabiliter le nom et l'honneur de son mentor Harry Quebert. Enfin, on retrouve dans le personnage de Nola Kellergan une certaine fragilité et une insouciance propre à chaque adolescente amoureuse. Je déplore tout de même un manque d'approfondissement du personnage de Marcus Goldman, certes le livre ne traite pas de l'Affaire Goldman mais il n'en reste pas moins que je suis restée un peu sur ma faim concernant la psychologie de cet homme. Il n'empêche que les divers personnages nous touchent par leur sincérité mais aussi par leurs fêlures nous rappelant ainsi que nul n'est parfait.
J'ai d'autant plus apprécié les flash-back dans le temps ainsi que les conseils avisés du maître Quebert à son jeune élève Goldman. L'auteur nous fait remonter le temps toujours plus loin en mettant l'accent sur le fait qu'un meurtre ne s'est jamais vraiment passé le jour-même mais trouve sa source des dizaines voire des vingtaines d'années plus tôt. Dicker nous montre également l'envers du décor avec plusieurs mises en abîmes décrivant ainsi le processus de l'écriture d'un roman à succès.


Je fus entrainée dans cette machine infernale, éprouvant un flot d'émotions que je n'avais plus ressenties depuis longtemps en lisant un livre. C'est un polar simple mais au combien efficace. Cette histoire m'a bouleversé à tout point de vue, tant à propos de l'amour que sur la notion de sacrifice. J'ai lu ce roman d'une traite et j'ai finalement regretté de l'avoir terminé ce qui est bon signe en soit.

Justinee
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le 15 août 2018

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