Je me méfie toujours des prix; et, souvent à juste titre. Et, je me méfierai encore plus des critiques élogieuses. Vous l’aurez compris, ce livre ne déroge pas à la règle.
Je vais émettre quelques pensées qui évidemment n’engageront que moi et si vous n’êtes pas d’accord avec moi dans les minutes qui suivent, c’est votre droit et rien ne vous empêche d’aller voir ailleurs si vous le désirez ou/ et d’émettre votre avis.
Pour parler aussi bien des États-Unis, de ses contradictions comme de force: vaut mieux être natif du pays ou/et y avoir vécu pendant pas mal de temps.
Pour parler du Maine, de ses petites villes et de ses habitants loufoques, imaginés ou rencontrés, vaut mieux s’appeler Richard Russo, John Irving ou encore Stephen King.
Pour mettre en scène une liaison avec une mineure, vaut mieux s’appeler Nabokov et avoir donc écrit Lolita.
Pour écrire un thriller américain à la française, vaut mieux s’appeler Grangé, Chattam…
Ma chronique peut paraitre sévère mais c’est que j’ai ressentie en lisant ce roman. J’ai eu le sentiment d’être dupée par un mauvais tour de passe passe; tour qui n’a duré que les 200 premières pages. Ironiquement, c’est à ce nombre de pages quand même conséquents que l’action commence à arriver mais le texte devient tellement facile et incompréhensible que le lecteur n’a qu’une envie: fermer le livre et ne plus en entendre parler.
Remontons le temps si vous le voulez bien car si je suis arrivée à 200 pages c’est que les précédentes étaient intéressantes. C’était le cas, je me souviens d’avoir dit à mes proches un jour: » Je lis un livre génial ». Je n’ai pas menti; on sent pris par l’intrigue, par les conseils d’écriture donnés goutte à goutte par les deux écrivains. L’un confirmé, l’autre en devenir. Et puis, une intrigue policière se dessine venant pimenter le tout alors quoi demander de plus? J’imaginais déjà un film avec Anthony Hopkins dans le rôle du professeur; quant à l’autre, j’hésitais encore.
Mais, plus on avance dans le récit plus on a l’impression d’aller vers un feuilleton à l’eau de rose. Les personnages féminins ne savent que dire: » Je t’aime »; et, les hommes en sont incapables décidés sans doute à rouler des mécaniques. Cela dit, la pire d’entre tous est la maman du narrateur qui comme l’a souligné un autre détracteur du roman, arrive à se faire détester en moins de deux. A un moment, elle a utilisé une expression qui m’est restée en travers de la gorge tant par le sous entendu que par la laideur de l’expression:
» Tu fais l’homosexuel ! »
. J’ai du me relire à deux fois d’ailleurs pensant que c’était une erreur de traduction puis je me suis souvenue que l’auteur était suisse.
A partir de là, rien n’a plus été pareil. Une certaine routine s’installe et s’enchaine plus pour faire des pages pour que pour servir l’histoire. Le suspens est quasi inexistant, les personnages deviennent tous sans exception énervants et irréels comme les situations d’ailleurs. Mais qu’importe au fond que le fond ne vole pas haut tant que la forme donne l’illusion!