Devenu un classique par la supercherie d'un auteur travaillant sous pseudonyme et décrochant de la sorte un second Goncourt, 'La vie devant soi' , signé Ajar, (Romain GARY) est un hymne à la vie, à la résilience, à l'affection et au respect intergénérationnel.
Momo, arabe de 10 ans (14 ans à la fin du livre) prend soin de sa mère d'adoption, une femme juive qui a traversé les atrocités de la persécution nazie et qui se refuse à finir à l'hôpital dans la déchéance de sa dignité de femme. Elle qui a gagné sa vie avec son cul, obtient de Momo l'engagement à prendre soin d'elle et à l'aider à disposer de sa vie, de son corps, de sa mort à son gré. Dans la dignité, le respect mutuel!
L'écriture est jubilatoire. Un phrasé emprunté à un français que l'enfant de dix ans ne peut tout à fait comprendre, une manière d'agir dictée par le coeur, une invitation à une réflexion dont le lecteur ne peut faire l'économie, ce livre possède tout pour toucher, pour émouvoir, pour rapprocher les personnes, concilier les extrêmes et dépasser les convenances.
Un vrai beau et grand Goncourt 1975! A lire, relire et partager sans modération.