Troisième et dernier tome de la trilogie des "micro humains", c'est à dire la version longue, plus travaillée et approfondie de la nouvelle "demain les femmes" qui était présente dans l'un des recueils de nouvelles de l'auteur (Paradis sur mesure).


Les scènes d'action s’enchaînent rapidement tout le long du livre, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas.


La terre pensante (Gaïa) est plus égocentrique et superficielle que jamais (ce qui, bien qu'original, est quand même rapidement agaçant). En essayant de décrire le fonctionnement globale de la société et de l'espèce humaine, il propose une vision simpliste et caricaturale, mais personnellement j'ai senti une certaine forme de "frustration désespérée" devant la complexité du monde, ressentie par de l'auteur.


Les homo sapiens sont avant tout des animaux, et même si la civilisation permet de grands progrès, nous restons des bêtes apprivoisées, qui refaisons les mêmes erreurs à chaque nouvelle génération (vu qu'on a les mêmes gènes que nos ancêtres, et que l'expérience du monde ne se transmet pas à travers les gamètes). C'est ce constat amère qui, d'après moi, ressort plusieurs fois dans le livre.


Mais le but de Werber est avant tout de nous faire rêver à travers ses romans. Rêver l'avenir pour le rendre possible. Ce n'est donc pas un ouvrage fataliste, mais plutôt tragique: Oui, le monde est complexe, non, on ne peut pas le changer d'un coup de baguette magique. Mais si chacun y met du sien et se sent concerné par l'avenir, alors on peut aller vers un mieux.


On ne peut pas compter uniquement sur un Dieu mythologique, ou sur la technologie, sur la fuite dans l'espace ou sur les progrès de la science réparatrice pour bâtir l'avenir. Tous ces "joueurs" doivent trouver un terrain d'entente pour agir ensemble, et pas les uns contre les autres.


Même si le message de Werber est simpliste et caricatural, qu'un expert un peu rigide sera facilement agacé par les raccourcis qu'il fait sur les liens de causalité, c'est un message pertinent qu'il faut considérer à sa juste valeur. Comme le dit lui même l'auteur, on ne devrait pas juger une idée en fonction de la personne qui l' a proposée, ni en fonction de sa forme imparfaite. On doit juger une idée sur sa qualité et sa pertinence.

Suburân
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le 26 mai 2015

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Suburân

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