La zone du dehors

La Terre est ravagée par une succession de guerres mondiales qui occasionnent une destruction irréversible de la planète. Face à ce point de non retour, de violences qui tourmentent, pillent et massacrent les populations, le monde décide de construire les Cerclons, planètes-villes parfaites où le bon peuple a le loisir de peu travailler et beaucoup s'amuser dans la plus parfaite et limpide sécurité.

2084. Une blague ? Pas tellement. Muselés, parqués comme un troupeau docile, les bonnes gens du Cerclons 1 sont formatés et modelés selon des normes définies par le pouvoir, instillées par lui et une course folle à la hiérarchie sociale. Symbolisée par le système du Clastre, ce dernier définit le rang des habitants selon un système de lettre : Z-Z-Z-Z-Z étant le plus bas niveau potentiel, et A, le plus haut, le number one, le Président. Bien entendu, c'est l'entourage professionnel, familial etc. qui note la personne et définit, in fine, le rang qui change chaque année.

Au milieu de tout cela, c-a-p-t, professeur d'université immigré de la planète bleue-sang depuis ses 6 ans, est le "cerveau" d'un groupe anarchiste : la Volte.

Accompagné de ses amis et des membres du mouvement, ils vont ensemble tenter de mener la Volution : faire cracher les dents du système avec des opérations coup de poing.

Mais comment mener à bien cette Volution ? Les gens veulent-ils vraiment sortir de leur petit confort quotidien, branchés qu'ils sont en ligne directe avec l'holovision ? Quel ton donner à la Volution ? Violence barbare ou rhétorique brumeuse ?

Autant de questions qui trouveront leurs réponses dans l'anarchie d'un combat où les mots claquent comme des gants de boxe, où le sang gicle comme autant de réflexions cristallisées.

Rarement un livre de fiction n'aura su avec tant de brio vulgariser des concepts de sociologie et ^plus encore de philosophie politique (particulièrement le surveiller et punir de Michel Foucault). Dans la fureur du son des mots, Damasio donne à questionner le rôle du citoyen dans un monde où le pouvoir est à l'image d'une multinationale. A questionner le combat contre le nivellement de la différence humaine.

Très difficile de faire une synthèse sans faire une analyse profonde du livre et des sujets qu'il soulève. Toujours est-il que ce fût comme qui dirait une grosse claque qui m'a laissé "KO debout". Je crache mes dents, mais content d'avoir à nouveau la sensation physique de penser.

Comme il est dit "Réfléchir, c'est fléchir deux fois".