Après avoir lu La horde du Contrevent porté aux nues par bon nombres d'amateurs de romans de science-fiction et que j'ai trouvé bon mais surestimé, j'avais quand même envie de découvrir La Zone du dehors, le premier roman d'Alain Damasio.

Personnellement, le sujet m'intéressait assez avec ces relents de politique. Une chose m'inquiétait, c'était cette référence un peu trop grosse à 1984 d'Orwell en le citant clairement et en voyant Damasio mettre l'action de son roman en 2084...

Mes inquiétudes vont vite être fondées et on découvrira un auteur à double face. Le côté pile est celui d'un homme extrêmement inspiré, capable d'envolées lyriques absolument magiques. Damasio est extrêmement doué pour l'écriture, ça se ressent. Il est donc capable de transporter le lecteur à travers certains mots ou certaines situations. On découvre aussi déjà son penchant d'utiliser des écritures différentes en fonction du personnage qui s'exprime. Certains passages sont donc très intéressants comme celui de la prison ou de ce qui se passe dans la zone du dehors, sur la fin.

On peut aussi constater que l'homme est incroyablement bon pour créer une ambiance et son oeuvre possède les relents politiques assez attendus, mettant assez bien le doigt sur certains problèmes de notre société en ce début du 21ème siècle.

Le côté face de cet écrivain est celui d'un homme qui sait qu'il écrit bien et qui ne peut s'empêcher de prolonger certains discours, d'user de termes, de jeux de mots, etc. pour étaler ses connaissances. Certaines situations deviennent alors tout simplement imbuvables, très longues, voire incompréhensibles. On se demande vraiment où l'auteur souhaite nous emmener face à un tel flots de mots.

En plus de cela, il n'a de cesse d'user de références à des Foucault, Deleuze, Nietzsche et compagnie. Au bout d'un moment, on ne peut vraiment qu'y voir une forme de prétention de la part de ce personnage. Le côté face de Damasio est décidément celui d'une bonne tête à claque.

Ajoutez à cela un roman qui n'invente finalement rien par rapport à 1984, si ce n'est dans son final, différent. Mais pour moi, Damasio est typiquement le gauchiste bobo, à critiquer tout, prêt à faire de longs discours à table sur telle politique au cours d'un repas et à étaler son avis, ses connaissances, etc. Il y a rien à faire, à travers ses deux livres, il y a un côté extrêmement agaçant au personnage qui se dégage.

Pour le reste, son troisième livre est en cours d'écriture. En espérant qu'il continue à aller en s'améliorant car si cet auteur possède énormément de talent, je trouve que beaucoup d'humilité ne lui ferait pas de tort.
batman1985
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lus en 2013

Créée

le 27 nov. 2013

Critique lue 452 fois

1 j'aime

batman1985

Écrit par

Critique lue 452 fois

1

D'autres avis sur La Zone du dehors

La Zone du dehors
C4stor
9

Politiquement savoureux

Lorsqu'on s'inscrit en héritier d'œuvres comme Le Meilleur des Mondes et 1984, il faut pouvoir assumer. Alors placer l'action en l'an ...2084, c'est plutôt gonflé. (On pourrait aussi citer un...

le 19 juin 2010

46 j'aime

4

La Zone du dehors
MarlBourreau
8

Le meilleur des mondes.

Orwell est mort, vive Orwell ! Voilà comment j'aurais pu intituler ce billet tant Alain Damasio rend un vibrant hommage au chef d'oeuvre intemporel de la dystopie qu'est 1984. Et je n'avance pas cela...

le 22 janv. 2017

19 j'aime

La Zone du dehors
Liam
8

Critique de La Zone du dehors par Liam

Une fois de plus - la première fois, en fait -, l'univers créé par Alain Damasio est criant de vérité, tellement vivant qu'il envahit le salon où on le découvre et renverse les cadres et les...

Par

le 16 août 2010

19 j'aime

Du même critique

Manhattan
batman1985
5

Je n'accroche décidément pas...

Je vais certainement me faire encore des détracteurs quand j'attaque du Woody Allen et notamment un des film important du cinéaste. Je vais pourtant tenter, une fois encore, d'expliquer ce qui ne me...

le 8 juil. 2012

48 j'aime

1

La dolce vita
batman1985
5

Critique de La dolce vita par batman1985

Ah cette Dolce Vita, dur dur de passer à côté quand on se dit cinéphile. D'autant que la réputation de ce film est grande. Récompensé par une palme d'or à Cannes, l'oeuvre de Fellini est un...

le 6 mai 2011

43 j'aime

3

Le Grand Rasage
batman1985
9

Critique de Le Grand Rasage par batman1985

Voilà probablement l'un des plus grands court-métrage de tous les temps! Une oeuvre formidable de quelques minutes qui dénonce, sans jamais qu'on ne la voit, la guerre du Vietnam. Pas une seule...

le 6 mai 2011

40 j'aime

4