Gloire à Satan

  Fin XIXe. Durtal, alter-ego de l'auteur et #vieux-célibataire-désabusé-fin-de-siècle, se documente sérieusement sur Gilles de Raie, un maréchal sadique du XVe qui a torturé, violé et tuer des gamins à la pelle. Il entreprend un état des lieux du satanisme avec ses potes (un sonneur de cloche et un toubib cynique), et sa maîtresse (une allumeuse qu'il peine à satisfaire sexuellement). Il gravit l'échelle du sordide, à l'ombre du maréchal, jusqu'à participer à une messe noire, animée par le terrrrrible chanoine Docre. Et je me rend bien compte que dis comme ça - "le terrrrrible chanoine Docre" - ça fait naze, mais si vous êtes pas content, faites une critique de ma critique. Pour l'anecdote, après ce bouquin particulièrement documenté, Huysmans, effrayé par ses découvertes, se convertira au catholicisme.
  C'est écrit aux petits oignons, c'est mijoté avec soin,  mais ça suinte, ça pue la tentation, et on se rend vite compte que c'est pas le potager de mamie que l'ami Huysmans nous a préparé mais une marmite de sorcière avec des bouts d'âmes dedans. Je vais pas vous emmerder avec des histoires de naturalistes (dont Zola) qui se foutent sur la gueule à l'époque à cause de ce bouquin, mais faut quand même savoir que Là-bas marque un tournant dans la littérature française, parce que c'est un roman naturaliste qui critique les naturalistes - alors tu vois, si tu critiques ma critique, tu seras vraiment pas très original.