D'une poignée de lieux, dispersés dans la géographie et dans le temps, d'une poignée de détails en apparence anodins, Jean-Paul Kauffmann, qui a connu l'épreuve de la claustration et de l'exil, tisse la trame d'un drame, celui de l'érosion, de la dissolution. Napoléon Bonaparte, au contact des vents éperdus de Longwood, de l'humidité qui suinte des murs de sa demeure, au contact du vide, devient un être qui ressasse, qui tente de ramasser, de quantifier sa chanson de geste, mais s'étiole inexorablement. Victoire de l'entropie.
Jean-Paul Kauffmann se montre brillant en enquêteur des ruines, humant les effluves du passé, écoutant le lamento des vents, habile déchiffreur de symboles à demi oubliés, passionné jusqu'au fétichisme des lieux de déshérence et des marges. Hanté et passionnant.

Ilya_Personne
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le 14 avr. 2016

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