La culture remplacée par la culture du divertissement

Sommes nous dans une société postculturelle?

C 'est au fond la question, ainsi que l'analyse de cet ouvrage.
A travers différentes thématiques aussi riche que variées, Llosa décrypte, analyse les nouvelles structures du pouvoir, ou leur évolution.
On commence avec une introduction sur l'évolution de la société vers une société postculturelle, puis on enchaine par le marché de l'art emblématique de cette évolution, en passant par l'école, l'érotisme remplacé par la pornographie, le foulard islamique, le retour du religieux y comprit catholique, ses susceptibilités, la télévision et ses bouffons, accompagné d'auteurs, de concepts ou événements historique comme Foucault, le déconstructionnisme et mai 68 qui ont largement participé, sans en être conscient, aux renforcements du pouvoir qu'ils pensaient combattre.

Les pauvres assigné à rester pauvres, les riches riches,et les maitres
invétérés du pouvoir toujours le fouet à la main

Sans limites la liberté ne peut s'exprimer. En banalisant la culture, lisant des livres comme on allume sa TV, allant au musé comme on va au zoo, la massification de l'accès à la culture a entrainé son appauvrissement, sa perte de sens, cette massification n'a pas été accompagné de la volonté d'amener les personnes à faire le travail intellectuelle indispensable pour accéder à une compréhension de ce qui est lu/vu.

Zizou président, Ribéry premier ministre.

Dans un monde où péter dans un hygiaphone, nue accompagné d'un chat déguisé en nazis est considéré comme anticonformisme et subversif, qu'une idée doit être développé en moins de 2 minutes, la place pour la profondeurs de la pensée, des convictions, des propos, l'engagement, l'audace, le dramatique sont vue comme des choses futiles, dépassé.
D8 et Hanouna, qui ne sont pas utilisé dans le livre mériterait un ouvrage à eux seul, en sont des parfait ex. On glorifie la vacuité, la bouffonnerie.
Rien d'étonnant, pour ce qu'on qualifie comme la véritable démocratie du monde, les USA, aient vu un ancien acteur devenir président de la première puissance mondiale, gouverneur d'un état.

La France première puissance du monde pour les concepts foireux

Une lecture d'une grande richesse intellectuelle, tout en restant accessible, de l'intello pas chiant en somme.
Au final la meilleur critique de ce livre a été faite par Cygil: http://www.senscritique.com/livre/La_civilisation_du_spectacle/critique/71470670), dans un monde où le sens des mots ne veulent plus rien dire, sont utilisé pour dire l'inverse de leur signification, être catalogué de réac dans une brillante critique de 3 lignes, est le plus bel hommage et atout pour convaincre les indécis à se lancer dans une lecture limpide, enrichissante qui feront d'eux, si ils ne le sont pas déjà, de dangereux raciste réac islamophobe populiste et peut être même qu'en plus ils se considéreront de gauche, comble de l'ignominie.
Bonne lecture