Quand mon petit frère était encore enfant, il pouvait *littéralement* passer du rire aux larmes en moins de trente secondes. Ce livre peut vous faire le même effet. Bienvenue dans cette courte TIQUE.
Rares sont les livres que j’ai lus plus d’une fois. Rares sont les livres que j’ai lus sur un ordinateur. Rares sont les œuvres qui me font rire. Rares sont les œuvres qui me créent une crise existentielle. Rares sont les produits que je précommande. *La Grâce du dindon déplumé* a réussi tout ça. Il a réussi à s’imposer parmi mes œuvres préférées, alors même que c’est le premier livre de son autrice, Juliette Rontani.
J’ai découvert ce roman sur Wattpad, par hasard (ou par Isis) il y a trois ans. Et j’ai accroché. Oooh oui. Je l’ai relu sur mon petit téléphone. Puis j’ai appris qu’il allait paraître, alors j’ai guetté. Et quand enfin il est arrivé chez moi, je l’ai dévoré à nouveau. Tout était là, comme au premier jour. Bien sûr, je me souvenais d’à peu près tout, mais mes souvenirs étaient suffisamment vagues pour que ça marche. À nouveau, j’ai ri aux éclats, à nouveau, j’ai pris un grand coup dans ma vision du monde.
Sauf que cette fois, j’étais prête. Lors de ma première lecture, j’avais à un passage très précis (vous savez si vous l’avez lu ou vous comprendrez quand vous y serez) eu soudain l’impression que le sol s’était penché et tanguait. Que mes attaches avaient disparu. J’y ai réfléchi, longtemps, jusqu’à trouver une réponse satisfaisante, qui remette le monde sur pattes (car la terre est portée par une tortue).
Cette réponse, je vais vous la donner, mais avant, sachez qu’il ne vaudrait mieux la lire que si vous avez lu le livre, pour que ledit passage garde sa force. Sachez juste qu’au-delà de ça, le livre est très rigolo, je vous l’assure ! De plus, il peut vous faire grandir, comme il l’a fait pour moi, alors précipitez-vous !

Pour faire simple, on nous dit dans le roman que la vie est absurde, que rien n’a de sens, que nous sommes insignifiants à l’échelle de l’univers. J’oppose à ces principes le subjectif.

Oui, si on regarde notre existence (tant physique que temporelle) depuis le point de vue de l’univers, il est plus que normal de se sentir écrasé et insignifiant. L’univers a des milliards d’années et en vivra des trillards de trilliards de trilliards de trilliards… de trilliards encore avant d’être vide. L’univers est tellement gigantesque, que notre taille est nulle en comparaison. L’univers est tellement complexe que nos actes n’ont aucune influence ni importance.
Donc à quoi bon agir ou faire quelque chose de sa vie, puisqu’il n’en restera rien ? Nos actes n’ont aucun sens, notre vie non plus du point de vue de l’univers.
Ceci dit, qu’est-ce qu’on s’en fout ?
Oui, par rapport à l’univers, nous ne sommes rien. Mais en quoi cela nous concerne-t-il ? Nous vivons notre vie depuis notre propre point de vue, pas du point de vue de l’univers.
Nous sommes profondément, intrinsèquement subjectifs, mais dans le bon sens du terme. Nous vivons notre vie par le prisme de nous-même. On peut se mettre à la place de quelqu’un d’autre grâce à l’empathie, d’accord, mais faire cela pour l’univers ? Vraiment ? Surtout que nous existons par (through) nous-même.
Pour faire simple, on peut imaginer une porte, et derrière celle-ci, il y a la vie. La porte a une serrure, mais aucune ouverture ni poignée. Pour voir la vie, nous sommes donc obligés de regarder à travers la serrure. Cette serrure, c’est nous-même. Comme elle est petite, elle empêche de voir toute la vie, mais c’est la seule façon que nous avons de la voir (toute référence à Sartre est voulue).
Alors oui, notre existence est courte et nos actes n’ont aucune incidence sur l’univers, mais cela ne signifie pas qu’il ne faut rien en faire, bien au contraire ! Quand je regarde ma vie, alors que je n’ai que 21 ans, j’ai l’impression d’avoir beaucoup vécu (souvenirs, souvenirs…). Oui nous sommes insignifiants, mais, quand je me rapporte à moi-même, je ne trouve pas que cela soit le cas. J’écris, par exemple. Peut-être que mon œuvre passera à la postérité, peut-être pas. Et même si c’était le cas, elle finira par disparaître. Et alors ? Durant ma vie, j’aurais écrit quelque chose, et ça aura compté pour moi. Comme quand je vais voir mes amis ou faire de la balançoire. Il faut vivre dans le présent.
Non, je ne changerai pas l’univers, oui un jour il ne restera de moi que des molécules dispersées, voire plus rien du tout, mais j’aurai agi et vécu. Et j’aurai apprécié ces moments et ces actes, mais surtout : ils auront eu du sens pour moi.
Si ça a du sens pour moi, alors qu’importe si l’univers s’en fout.
Vivez.

Tentagudule
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le 15 mai 2019

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