Héros du muet, Buster Keaton est un sacré bavard ! Imaginez : avant même d'aborder sa carrière au cinéma, pourtant d'une richesse incroyable, Buster nous abreuve de tant de détails de sa jeunesse, de tant d'anecdotes que l'on finit par se sentir intime avec cet enfant de la balle. Ses cascades, sa famille décalée, son adolescence à moitié aisée de par le succès du numéro familial : tout est raconté, dans une verve sincère et authentique, sans langue de bois et avec ce qu'il faut d'humour à chaque chapitre !

En comparaison, il est vrai que j'ai regretté de ne pas avoir plus de détails sur la vie au cinéma dans les années 20, Buster s'attardant rarement sur son métier au profit de ses rencontres, de ses amitiés (il affirme clairement son soutien à Roscoe Arbuckle, accusé de viol et homicide involontaire) et de son manque de jugement quant à la gestion de l'argent. On savourera toutefois quelques petites notes agréables, comme l'art du lancer de tarte expliqué de A à Z.

Dans la dernière partie, Keaton se révèle d'une puissance dramatique intéressante, dévoilant sans détour son alcoolisme, sa fin de carrière en dents de scie, les navets qu'il a fait et la difficulté de rebondir en dehors du cinéma. Mais ne vous trompez pas : sous ses airs parfois mélodramatiques, Buster Keaton garde une force de caractère et un optimisme admirable au moment où il écrivait ces lignes, et Slapstick de devenir une confession publique touchante et à hauteur d'homme, à l'image des films de Keaton.
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le 31 août 2013

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