Deux livres en un seul

J'aurais aimé pouvoir noter d'une part la première partie, et d'autre part la seconde, auquel cas j'aurais mis 9 à la première et 6 ou 7 à la seconde. Ce livre, c'est deux histoires différentes, la première racontant l'histoire de la mère biologique de l'auteur, qu'il n'a pas réellement connue et la seconde racontant le début de la vie de l'auteur en rendant hommage à sa mère adoptive. Bien que les deux parties soient toutes deux touchantes et intéressantes, la première m'a beaucoup plus marqué que la seconde.
Dans la première partie, on découvre une jeune fille esseulée, incomprise, qui n'ara pas fait ce qu'elle aurait désiré faire : étudier, continuer l'école. Elle n'était pas faite pour le travail à la ferme, s'occuper de ses sœurs, elle est dans un mode de vie qui ne lui correspond pas. Elle fait une rencontre susceptible de lui changer la vie, celle d'un jeune homme qu'elle croise dans la forêt et qu'elle reverra toutes les semaines dont elle tombe amoureux , mais hélas cette personne mourra quelques temps plus tard. on ressent alors beaucoup de pitié pour cette jeune femme qui se mariera et aura des enfants, mais qui ne sera alors qu'une vie subie. Elle finira par devenir dépressive et tentera de se suicider, c'est pourquoi elle sera emmenée en asile psychiatrique alors que sa place n'est pas là-bas, car on comprend que si elle est dans cet état c'est parce qu'elle n'a jamais pu étudier, et elle fera ainsi ressentir son manque d'éducation dont elle avait tant besoin dans le message qu'elle écrit dans l'asile qui exprime son manque de vocabulaire, qu'elle aurait tant aimé connaître :
"Je crève
Parlez-moi !
Parlez-moi !
Si vous trouviez
Les mots dont j’ai besoin
Vous me délivreriez
De ce qui m’étouffe"
Elle finit par mourir de faim en 1940, victime de l'"extermination douce" sous l'occupation nazie en France.
Le récit mené à la deuxième personne donne un aspect intéressant au texte, on s'y attache.
La seconde partie du livre, aussi menée à la deuxième personne raconte donc la vie de l'auteur, elle a pour moi été moins passionnante, certes mais néanmoins intéressante, on y découvre l'amour de l'auteur pour sa famille adoptive, ses études, sa, dépression au bout de laquelle il découvrira sa vocation d'écrivain et reprendra goût à la vie.

Lorsque j'ai rencontré Charles Juliet, je n'avais pas pu m’empêcher de lui demander comment il connaissait tant de détails sur la vie de sa mère qu'il n'avait pas connu. Il m' alors expliqué que c'était en demandant à ses tantes, aux gens qu'elle avait côtoyé, ce qui explique donc sans doute cette écriture qui paraît un peu brouillon, mais aussi ce titre, Lambeaux qui est très évocateur de la façon dont est raconté l'histoire.

Malgré tout une seconde partie qui accroche moins bien le lecteur aux lignes que la première, que je ne qualifierai pas non plus de page-turner mais dont on veut quand même connaître ce qui se passe après.