Non. Glacé de B. Minier m'avait plutôt emporté. Le Cercle m'a laissé sur le côté.
Pourquoi ? Tout n'est pas à jeter. Je crois que le principal intérêt chez Minier réside dans sa description d'un lieu géographique. Il avait parfaitement décrit l'ambiance d'une vallée pyrénéenne dans Glacé. Là, c'est d'une petite ville imagée, Cambridge du sud Ouest, dont il retrace de façon tout à fait intéressante, la vie et la débauche. Vraiment, on y est, on y croit, on est plongé au coeur, on est dedans.
Pourquoi alors Le Cercle ne marche pas ? Probablement parce que le polar utilise des cordes trop faciles (je ne suis pas du tout le genre de lecteur à deviner les coupables dans les romans policiers, là ça me semblait assez évident) ; il utilise de procédés regrettables (les policiers commettent des erreurs d'une telle ampleur : incapables de faire le lien entre deux affaires alors qu'elles sont évidentes, surtout si, comme on en croit l'auteur, l'affaire du passé a connu un retentissement énorme dans toute la région... et bam après tout est oublié...
L'alternance de point de vue (l'inspecteur, sa fille) donne l'impression d'osciller entre la bibliothèque rose et un roman de gare. Le personnage de la fille de l'inspecteur n'est pas du tout inintéressant, mais ses aventures dans un labyrinthe (quel symbole ! quelle originalité !) et ses virées nocturnes sont dignes d'un téléfilm, tandis que les aventures de l'inspecteur (autoroute à contresens, plongée sous-marine, aveuglement temporaire...) nous font penser au plus gros blockbuster américain de l'été précédent.
Un roman mal maîtrisé et globalement mal ficelé malgré de bonnes idées qui viennent donner régulièrement du punch au pavé qui en avait besoin.
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