Si ma note peut sembler sévère, à ce point sous la moyenne, c'est que l'on m'avait tant vanté The Song of Achilles que je m'attendais à lire un grand roman états-unien. Or Le Chant d'Achille est surtout un exercice d'amplification et de synthèse des différentes sources racontant l'histoire d'Achille, pour un texte qui est une excellente introduction à la guerre de Troie, très accessible, et joliment racontée du point de vue de Patrocle, donc sans rien taire des amours homosexuelles unissant les deux protagonistes.
Mais par-delà cette bonne réécriture scolaire, dans un style très agréable mais assurément pas grandiose ou brillant, le roman n'est pas très original, il n'apporte pas grand chose de neuf à qui connaît le mythe, et pire, ne parvient pas toujours à rendre si vraisemblable la relation entre Patrocle et Achille, amorcée de façon un peu expéditive, et manquant ensuite pas mal d'alchimie, tant les efforts pour montrer leur différence de personnalité aboutit à se demander ce qu'ils peuvent bien se trouver l'un à l'autre, particulièrement dans le dernier tiers - fâcheux pour ce qui se présente comme un roman d'amour, ce qui n'empêche pas quelques descriptions de leur désir, surtout naissant, d'être les meilleurs passages du roman avec les apparitions attendues des autres héros du canon, Agamemnon, Ulysse, Ménélas, Diomède.
Si vous avez quelques lettres, lisez ou relisez plutôt l'Iliade, et laissez votre imagination donner aux personnages l'âme dont ils peuvent paraître manquer eu égard à nos standards de description psychologique contemporains. L'ampleur du poème sera beaucoup plus marquante qu'un roman pour le coup très recommandable auprès d'un public adolescent ou peu lecteur.
6,5/10