Le chat qui venait du ciel est un court roman de Takashi Hiraide, poète de son état.

Un jeune couple s’installe en banlieue et y découvre une certaine douceur de vivre, faite de bon voisinage, de jardin, d’insectes et de chats. Leurs voisins, et notamment un petit garçon de cinq ans, adoptent un chaton égaré dans le quartier. Il s’appellera Chibi. Comme beaucoup de chats ayant la possibilité de sortir, Chibi va s’installer dans plusieurs foyers. Chez le petit garçon, il trouve la complicité joueuse d’un enfant et chez le jeune couple voisin, la tranquillité et un petit je ne sais quoi d’autre. Ce truc indéfinissable qui fait que des fois, un chat débarque chez toi et décide d’y rester, et pas forcément pour la gamelle. Une relation fusionnelle va s’instaurer entre ce couple et le petit chat, faite de rituels, de regards, de distance aussi, car ils se refusent à le prendre dans leurs bras par respect pour ses « véritables propriétaires ». Jusqu’au jour où Chibi disparaît. Et un peu comme si ce petit chat facétieux avait tenu tout l’équilibre de ce quartier sur son dos souple, le paisible voisinage va s’envenimer, les maisons se vendre ou se démolir, les gens déménager.

L’histoire de ce roman est toute simple. Anecdotique. Elle est un prétexte à évoquer avec nostalgie une période de la vie où tout semblait doux et paisible. Ce quartier, ces allées, l’étang, les jardins bourdonnant d’insectes, les libellules apprivoisées, les portes qui restent ouvertes… et Chibi qui va et vient en maître des lieux.

Les descriptions sont extrêmement détaillées (parfois trop), laissant deviner la large part autobiographique du roman. Je préfère préciser même si à mon avis c’est inutile, que ce roman est à réserver aux amoureux des chats, ceux qui sont sensibles à ces marques d’affection spontanées, ou à ces bouderies inexpliquées, à ceux qui savent savourer la présence silencieuse d’une boule de poils, qui angoissent quand un rituel n’est pas respecté par ladite boule de poils, qui lisent mille paroles dans des yeux verts mi-clos ou une patte qui s’allonge pour déposer des coussinets sur leur bras.

(tout ceci étant très poétique, je n’évoque évidemment pas ladite boule de poils à 5h du matin, malaxant votre estomac avec ses pattes griffues, ou expulsant son dernier repas aux quatre coins de l’appartement…)
Ghislaine_Borie
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le 22 mars 2014

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Ghislaine Borie

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