Eco bordel de merde, Umberto Eco. C'est un de mes romanciers favoris, pourtant sa carrière est très inégale. Si on résume, Le Nom de la Rose : tuerie ; Le Pendule : tuerie ; L'île du jour d'avant : pas trop mal ; Baudolino : bof ; La Mystérieuse Flamme : à chier. En gros, il se dépérit un peu, mais je ne lui en veut pas du tout, je l'aime et je pourrais sans problème coucher avec lui si tant est qu'il puisse encore avoir des érections.

Le livre a pas mal fait polémique en Italie, et Eco s'est fait traiter de sale vieux nazillon par quelques journalistes, en raison du héros de ce dernier roman. Simon Simonini, une véritable ordure finie. Un antisémite pur et dur, qui n'a d'ailleurs jamais rencontré de juifs, mais en voit partout.

Le roman débute admirablement bien : on y parle tour à tour de maladies mentales, de juifs, de communistes, d'amnésie. C'est comme d'habitude très bien écrit, c'est pas trop compliqué (pas comme Le Pendule) mais ça reste très érudit, et on se marre bien à lire les clichés que véhicule cet odieux personnage. Bref, ça tue sa mère. En réalité, chapitre après chapitre on lit soit le narrateur, soit les extraits du journal de Simon, soit, et j'ai trouvé cette idée borgésienne savoureuse, les incursions d'un certain abbé Picollo, qui se permet d'entrer dans le journal intime de notre héros. Concrètement : après avoir écrit une page, Simon se couche, et à son réveil cet abbé a ajouté des notes. Simon se demande vite s'il est fou, schizophrène, amnésique ou si l'on s'est introduit chez lui. D'autant que cet abbé en sait beaucoup sur sa vie... J'ai rapidement joui à la lecture des premiers chapitres, malheureusement j'ai ensuite déchanté.

Putain, Umberto tombe dans ses travers. Il se met bien vite à étaler toute sa culture, certes impressionnante, mais parfois chiante. Ok, Garibaldi c'est cool, mais inutile d'en faire autant... Honnêtement, j'ai lu pas mal de chapitres en les survolant, et en ne suivant absolument plus rien du récit, et souvent j'étais perdu. Je m'attendais à un nouveau Pendule, avec cette histoire de complot judéo-maçonnique, ça n'est qu'en partie le cas. On poursuit le roman uniquement pour en découvrir la fin, c'est bien dommage.

En trois mots : érudit, ennuyeux, habile. Les fans peuvent se laisser tenter, mais seront sans doute déçus comme moi.
LeChiendeSinope
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le 30 avr. 2011

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