Après avoir tenté la lecture, je me suis arrêtée au bout de 200 pages n’en pouvant plus des clichés de notre société apposés à celle des homo-sapiens, il y a 35 000 ans. Et j’ai ouvert Virginia Wolf dans la foulée.
On parle ici souvent d’un roman féministe parce qu’un des personnages (un plus évolué dans la chaîne de l’homme) va s’émanciper et vivre de nombreuses aventures. Paraît-il puisque je n’ai pas du tout été jusque là...
Mais ce roman ne pourrait-il pas être tout simplement féministe si l’on arrêtait de croire que déjà à la nuit des temps, l’homme était, par nature, le dominateur de la femme ? Et cela dans tous les domaines : la chasse, le physique, les croyances, les connaissances, le pouvoir, ...
Pourquoi imaginer un homme plus fort ? Alors que si l’on compare les squelettes retrouvés des époques préhistoriques, il y a très peu de différences d ossatures (sauf celle du bassin). Pourquoi penser le clan comme étant un groupe patriarcale dirigé par un seul un homme de père en fils ? Alors que les représentations graphiques issues de la préhistoire de scènes de chasses, de traces de mains, ou de groupes ne sont pas sexualisées ou n’ont pas de chefs apparents.
Pourquoi placer la femme en cuisinière qui tient la caverne et qui devrait s’isoler des hommes lorsqu’elle a ses menstruations ? Alors que parmi les plus beaux objets sculptés qui ont traversé le temps, on trouve ces fameuses venus, qui mettent en valeur la fécondité, mais non la femme en elle-même.
Pourquoi les femmes devraient cueillir des plantes et les hommes avoir une énormes musculatures pour manier les armes ? Non non, sur les sagaies, il n’était pas écrit ceci appartient à Jean-Pierre, un vrai HOMME des cavernes, fort et sanguinaire. Notre société actuelle ne connaît pas de lanceuse de javelot peut-être ? Ou les lionnes, guenons, louves, ou toutes autres animaux (dont on néglige bien souvent toutes constructions sociales) ne sont pas capable de chasser, défendre, se nourrir, avoir une importance dans le groupe. Et le tout en ayant une portée, et en continuant l’éducation de ces futures animaux ?
Alors non, ce livre est écœurant puisqu’il tenterait de nous faire croire que la femme est par nature moins forte, moins vive, moins intelligente, moins importante que l’homme.
Et qu’il aurait fallu se battre pour évoluer. Et donc qu’une femme devra toujours être supérieure à l’homme en tout point pour espérer pouvoir un jour prétendre en être son égal...
Belle vision de notre humanité en tout cas ...
Ce livre datant des années 1980 est une transposition de la caricature d’une société « sauvage » qui n’a jamais existée. Et si peu d’imagination pour essayer de comprendre d’où l’on vient fait peur, très peur... (meme en y rajoutant tous les détails les plus précis sur les plantes, les objets, les armes, les savoirs-faire, développés par « l’être humain » de cette époque).