Le Comte de Monte-Cristo par Nina in the rain
Au vu de vos réactions sur mon billet sur Zola, j’ai bien fait de continuer dans les classiques français! En même temps, tout ça c’est la faute de David, qui m’a dit il y a peu qu’il avait travaillé comme gardien au château d’If, ce qui forcément m’a donné envie de vibrer à nouveau à la lecture de » La mer est le cimetière du château d’If. » Le Comte de Monte Cristo est réellement un roman extraordinaire et il m’accompagne depuis de nombreuses années, tout comme le Bonheur des Dames.
Pourtant, à cette lecture, je me suis moins identifiée aux personnages. Quand j’étais plus jeune (non pas que je sois particulièrement vieille aujourd’hui, entendons-nous bien) je ne comprenais pas, et surtout je détestais, qu’on me fasse remarquer « ah, oui, mais à ton âge, tu ne comprends pas tout ce roman » ou alors « tu verras d’autres choses dedans plus tard ». Et en fait, maintenant qu’on est plus tard, je vois ce qu’on essayait de me dire à l’époque. Quand je lisais ce roman à seize ans je m’identifiais peu à peu à Edmond (et à Valentine en même temps) et je pleurais toutes les larmes de mon corps lorsque finalement le dénouement arrivait. Maintenant, avec dix ans de plus, je comprends Edmond et Mercédès. (aoutch c’est très difficile d’expliquer ça sans spoiler le roman). Je ne m’identifie plus vraiment à aucun personnage, ou alors éventuellement à Maximilien, et me sens très extérieure et pourtant ça continue de me toucher très profondément. Mon cœur bat à cent à l’heure, mes yeux s’humidifient, je vis par procuration ces histoires extraordinaires, mais maintenant ce roman qui me semblait un roman d’aventure extraordinaire me paraît plutôt l’histoire d’une vengeance dans le cadre de la déchéance complète d’une société parasite. Une espèce de Grandes Familles sous la Restauration.
Je ne veux pas vous entendre parler du fameux paiement à la ligne de Dumas et de ses phrases inutiles. Pour moi, dans le Comte de Monte-Cristo, rien n’est inutile. Et dans les Trois Mousquetaires non plus d’ailleurs. Chaque « oh! », chaque « ah! » apporte à l’histoire et fait entrer le lecteur dans la narration.
Décidément, c’est un roman superbe que je relis toujours avec autant de plaisir.