Le hasard fait parfois mal les choses
Pour commencer, si vous êtes jeune lecteur vous pouvez ajouter deux étoiles à mon évaluation. Ce livre est facile à lire, trop peut-être. Si certains récits vous contraignent à aller chercher la définition de mots dans le dictionnaire, dans celui-ci vous serez au contraire tenté d'en proposer quelques-uns à l'auteur.
Autre raison qui destine ce premier tome (et sans doute les autres) à un jeune lectorat : la non-violence ambiante. Ce n'est pas un défaut en soi mais pour une saga d'Heroic Fantasy qu'il n'y ait ni combat digne de ce nom ni bataille est plutôt inhabituel. Surtout que la mise en bouche au dos du livre laisse présager du contraire.
Il y a également de nombreuses facilités scénaristiques : les personnages se servent de la télépathie comme d'un téléphone portable par exemple. On sent que cela vient en cours de récit, l'auteur étant sans doute lassé de réunir sans arrêt ses protagonistes pour échanger des informations.
Les descriptions sont très succinctes : il y a des fleurs au royaume des fées, des forêts épaisses au royaume des elfes. Les noms des lieux sont également réduits à leur plus simple expression : le méchant de l'histoire s'appelle l'empereur noir, le roi et les chevaliers d'Emeraude habitent le royaume d'Emeraude, etc. Je ne parle pas des stéréotypes qui pourraient laisser croire parfois à une parodie.
La ressemblance avec Harry Potter ? J'ai seulement noté cette école formant de jeunes chevaliers-mages qui fait beaucoup penser à Poudlard, le charme du lieu en moins.
Quant au récit : essentiellement des chevaliers qui font des allers-retours d'un royaume à un autre. Au début on trouve cela sympa, ensuite on sent que même l'auteur a hâte d'en finir avec les visites de tous les endroits de la carte du monde tant il survole ces passages pourtant au début mis en avant. La fin elle-même est sans surprise, d'ailleurs elle est plus ou moins racontée dans la première partie du livre.
Vous l'aurez compris je suis très largement déçu, il y avait du potentiel avec cet univers créé de toute pièce et ce scénario qui aurait pu tenir la route s'il avait été mieux raconté (l'auteur est francophone, on ne peut donc rien reprocher pour une fois à la traduction). Fallait-il seulement s'attendre à mieux de la part d'un livre pris au hasard sur une borne publicitaire de supermarché ?