Le Fléau, tome 1 par Lola_Dolores_Ca
Putain ça partait bien pourtant. Un truc post-apocalyptique crédible, un virus qui décime la population, une armée et une administration dépassée, avec des survivants "de bric et de broc" obligés de se rassembler pour survivre malgré leurs différents et (parfois) leur handicap. Alléchant, trépidant, un rythme effréné, je croyais en ce livre comme Robb a cru en Frey pour le sauver.
Seulement voilà, Stephen King est Stephen King. Et Stephen King ne peut pas rester dans quelque chose de crédible, de terre à terre, et de foncièrement bon. Stephen King est obligé de rajouter une pincée de Dieu par ci, de Diable par là, et du surnaturel à tout va. Alors dans des bouquins comme Simetierre ou Carrie, ça fonctionne plutôt bien puisque le surnaturel est l'essence même du livre. Mais des des choses plus réalistes comme ici, la sauce ne prend pas du tout.
C'est bien simple, j'ai adoré les deux premiers tomes. Mais alors vraiment. La quête des héros pour Mère Abigaëlle qui leur apparaît en rêve et qui cherche à rassembler les survivants, l'organisation de la vie après la catastrophe, la menace fantôme (non non pas avec les vaisseaux spatiaux) de l'Homme noir... Des personnages attachants, un rythme soutenu, de réelles questions "primaire" et animales pour la survie, je bavais d'envie de lire la suite. On sent d'ailleurs que cet esprit là a beaucoup inspiré Franck Darabont, réalisateur de The Walking Dead, et grand admirateur de King devant l'éternel.
Mais dès que les héros arrivent à Boulder, c'est la foire. Plus rien n'a de sens, les personnages ne deviennent plus cohérent par rapport à leurs principes, la menace fantôme est révélée au grand jour et mon dieu elle aurait du rester cachée tant elle faible par rapport à la terreur inspirée. Deux trois persos qui crèvent plus tard, un bel happy end sauce "Dieu nous a tous sauvés" nous attends. Merde. C'est tout.
On peut aussi reprocher à ce livre de n'avoir pas une morale et une philosophie bien poussées. Certes j'en attends peut être trop de King et je sais que cette lecture ne se prête pas forcément au sujet. Mais dans les premiers tomes sont amorcés diverses questions philosophiques et éthiques plutôt intéressantes : Doit-on forcément se grouper avec quelqu'un que l'on hait pour survivre ? A t'on encore le droit de haïr ses semblables ? A qui se fier ? A t'on le droit de voler, d'entrer dans des maisons, ou doit on respecter les morts ? Que deviendront les enfants nouveaux nés ? Cela vaut il la peine de les faire vivre dans un monde ainsi ? Etc... Mais très vite ces questions se retrouvent noyées dans un magma de manichéisme sauce catho du moyen âge, agrémenté par ci par là de quelques touches bien macho qui m'ont faite frémir.
Alors au final, c'est une note en demie teinte, peut être un peu sévère face à l'engouement qui m'avait effectivement prise à la lecture des deux premiers tomes. Je pense que j'en attendais trop, et ma note est à la hauteur de ma déception.