Ce livre débute dans le palais de Don Fabrizio, Prince de Salina, noble riche et puissant régnant sur la Sicile.
Nous sommes en 1860, l'Italie n'est encore qu'une notion géographique. L'Etat que nous connaissons aujourd'hui n'existe pas encore : la botte est divisée en sept royaumes qu'opposent de nombreuses dissensions. Ce n'est que le 17/03/1861 que le Royaume d'Italie est proclamé, regroupant Sardaigne, Piémont, Ligurie et Lombardie et que le roi Victor Emmanuel II est élu.
Don Fabrizio, surnommé Le Guépard (un guépard figure sur ses armoiries) est le témoin de ces bouleversements. Il incarne la vieille noblesse aristocratique en décalage complet avec les nouvelles préoccupations. Lorsque Garibaldi débarque en Sardaigne avec ses troupes à la solde des piémontais (terme fort méprisant dans la bouche des siciliens), il s'inquiète à l'instar du reste de la noblesse de l'île. Mais il est optimiste et progressiste. Garibaldi respecte l'étiquette et ne malmène pas trop cette société antique.
Cette période troublée voit également l'avènement de nouveaux riches opportunistes profitant de la situation pour acquérir à moindre coût de nombreuses terres, la plupart confisquées au clergé (bête noire du nouvel état laïc qui se met en place). La paysannerie est également sacrifiée au profit du développement de l'industrie et des voies de communication (voies ferrées). Ce qui conduira plus tard à l'extraordinaire exode des Italiens fuyant pauvreté et misère et partant chercher leur terre promise hors des frontière de l'Italie unifiée.
Tancredi, Prince de Falconeri et neveu de Don Fabrizio représente quant à lui la nouvelle génération. Beau et impétueux, il rejoint les garibaldiens puis les piémontais pour devenir l'un des acteurs de l'unification.
Livre aux décors somptueux décrivant une aristocratie vieillissante prise dans la tourmente des évènements du Risorgimento. L'Histoire (avec un H majuscule) est tenue à l'écart et reste toujours en toile de fond. La part belle est faite aux palais rococo, aux bals princiers et à la Sicile du XIXe siècle.
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le 21 juin 2012

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le 16 août 2012

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