Comment ne pas aimer ? Comment ne pas pleurer à chaque page ? Une sensibilité comme nulle autre pareille. Celle d'un martyr qui ose à peine reconnaître qu'il s'est sacrifié pour engendrer une œuvre littéraire hors norme. Je ne divague sur le reste de son œuvre que pour parler de son hétéronymie. Il est impératif de la connaître avant de se lancer dans la lecture du Livre de l’intranquillité, sous peine de ne pas en saisir tout le génie. Grâce à une quête introspective mais avant tout spirituelle, Fernando Pessoa est arrivé à enfanter Alberto Caeiro, Alvaro de Campos, Ricardo Reis ou encore Bernardo Soares, pour ne citer que les plus célèbres. À chaque hétéronyme correspond un style et une sensibilité particulière. D'autant plus génial qu'aucun d'entre eux n'est à récuser. Bernardo, l'auteur du livre dont je fais la dithyrambe (héhé), est le personnage qui se rapproche le plus de la vraie personnalité de l'auteur. Il est facile d'apercevoir des éléments biographiques au fils des textes qui se succèdent sous la forme approximative d'un journal où le lecteur alterne entre poèmes en prose, textes à teneur philosophique et ou humoristique. Ce livre est complet, sait inspirer aux lecteurs une palette variée de sentiments et de questionnements. Très peu de poètes ont su, aussi bien que lui, incarner leur rôle de consolateur de l'humanité.
Seul bémol, certains textes sont si fins que sans connaissances rudimentaires en philosophie, il est difficile de bien les comprendre.

Gwendor
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le 11 avr. 2015

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Gwendor

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