Poussière, sang et alcool
Au cours de mes pérégrinations littéraires je me suis parfois heurté à des oeuvres "complexes", dans le sens où, pour lire ce genre de récits, il est préférable d'éteindre la musique, de se concentrer, et d'être prêt à décortiquer le texte si on veut être sûr de le comprendre (bien sûr je ne donnerai pas de titres, de peur que la communauté se foute de ma gueule). Parfois il m'est même arrivé d'annoter le texte avec un criterium pour ne pas perdre le fil du récit. Là je peux tranquillement citer American Tabloïd sans prendre le risque qu'on se moque de mes faibles capacités intellectuelles, car au début, en plus de se prendre le style particulier de James Ellroy dans les dents, on a du mal à s'y retrouver dans ce maelström de personnages, dates et lieux divers. Si je parle de ce type de bouquins où l'attention doit être à son comble pour suivre, c'est parce que... Le Livre sans nom c'est tout le contraire ! Comme c'est le cas avec les films d'actions sans véritable scenario, ceci est un livre où il est possible (et préférable) de poser son cerveau sur la table de chevet. En effet, l'histoire n'est qu'un enchainement de personnages trop badass qui se plombent la gueule gaiement après avoir lâché une punchline bien sentie et entre deux taffes de clopes ou autres cigares. On se demande même comment font les protagonistes pour ne pas avoir la voûte plantaire déformée à force de marcher sur des douilles, tant ça canarde dans tous les sens, et ce continuellement. Bien sûr l'intrigue tient sur une feuille de Sopalin, mais qui regarde Machete pour son scénario ? Notez bien que je n'ai pas choisi ce film au hasard, car il y a en effet d'énormes ressemblances entre l'univers de Rodriguez et celui de cet Anonyme : des Mexicains suants, des rafales de balles, des os cassés, du kung fu... Il n'est donc pas compliqué d'apprécier l'atmosphère si on est amateur du genre. La fin est toutefois bien tordue et plutôt décevante. Espérons que le deuxième tome relève un peu cette drôle de première conclusion.
Tiens j'ai un long trajet en bus à m'enquiller vendredi, c'est le livre parfait à emporter. Car même si un bébé hurle derrière moi pendant quatre heures, il ne pourra pas me déranger assez pour que je perde le fil de l'histoire. Les premières pages relatent une embrouille entre des vampires et un sosie d'Elvis qui s'envoient des bastos grosses comme le poing dans une église, ainsi que l'aventure d'un adolescent qui décide d'énucléer son adversaire, qui n'est autre qu'un vampire africain des marais qui vient de violer et tuer sa mère... Je vais me régaler.