On dit souvent que le Maitre du Haut Chateau (MHC) est un des livres les moins accessibles de K. Dick. Franchement, n'ayant lu qu'Ubik, on ne peut pas vraiment dire que j'ai été destabilisé.
Dick déroule sous nos yeux un univers devant lequel on ne peut qu'être ébahi. Le travail de documentation qui a dû être nécessaire pour retranscrire l'opposition entre les chemises noires et la Wehrmacht est à peine imaginable ! Quel travail d'imagination pour entrevoir les querelles politiciennes allemandes ! Et la si naturelle opération Pissenlit ! Quant à la mode qui pousse les japonais à s'arracher les pins Mickey Mouse, elle est troublante de plausibilité.
Petite note concernant la fin du livre : Comme beaucoup de monde, je n'ai pas réussi à apprécier la fin tout de suite. Cependant, à la réflexion, cette étrange non-fin permet d'interpréter le MHC comme une tranche de vie. Une "simple" tranche de vie, celle d'un univers parallèle au nôtre. Pas de début, pas de fin; tout ceci n'est qu'une parenthèse. Dans cette optique la chute est parfaitement réussie !
Sur un plan moins global, j'ai aussi beaucoup apprécié certaines scènes, notamment la négociation entre Ed et Childan, la confrontation entre ce dernier et Paul qui laisse imaginer la résurrection timide de la culture américaine piétinée, l'organisation et la rencontre entre Wegener, Tagomi, et Tedecki, ... On se plonge facilement dans la vie de ces personnages très différents, aux préoccupations si réalistes.
En fait si je me limite à un 7, c'est sans doute parce qu'il y a des passages entiers que je n'ai franchement pas aimés. A savoir, tous les passages concernant Juliana Frink. On peut dire que j'ai détesté ce personnage jusqu'au bout. C'est un parasite à vous hérisser le poil.
C'est quand même un gros 7. Un livre à avoir dans sa bibliothèque, sans aucun doute ! =)