C'est plus fou le journal du même nom de Gogol, c'est plus démoniaque que dans les Possédés de Dostoïevski, c'est plus incroyable qu'Azimov ou Zamiatine. C'est aussi plus grave que Guerre et paix, puisqu'il est question du bien et du mal.
Le Maître et Marguerite, comme tout bon roman russe qui se respecte, fait intervenir une multitude de personnages. Mais ils se dissimulent dans le labyrinthe d'un récit complexe (et parfois même compliqué), une successions de scènes qui peuvent faire perdre l'orientation dans la visite du chef-d'oeuvre ; si l'on n'y prend pas garde, on peut donc perdre son fil et se demander comment « diable » on est en train de lire ce qui est sous nos yeux.


Mais la prose d'abord si drôle de Boulgakov et, on le sait, on le sent presque olfactivement, on le débusque derrière les situations, les allégories, les images : l'enjeu de ce roman de résistance fait que l'on s'attache à ne jamais lâcher le fil de la lecture.


C'est sans doute un roman qui mérite, plus que bien d'autres, d'être lu plusieurs fois : une première pour se laisser surprendre et éblouir. Une seconde pour savourer et confirmer ou infirmer le souvenir de ce qu'on y comprit. Une troisième ? Certains diront que oui : et pourquoi « diable » s'en priverait-on ?

Julius-Grakus
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le 21 déc. 2021

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