Le mythe de Cthulhu, généralement considéré comme la porte d'entrée idéale pour s'initier à Lovecraft de par l'horreur gothique et cosmique, qui a fait la renommée de l'auteur, très présente dans ce recueil qui a inspiré de nombreux auteurs. On retrouve son influence dans des films, jeux de rôle, jeux vidéos, bandes dessinées, etc.
Six nouvelles sont présentes dans ce recueil, nouvelles de qualité variables mais présentant nombre de similitudes. En effet, une fois la première nouvelle lue, les autres paraîtront lui ressembler, la faute à un schéma répétitif qui devient rapidement lassant: le personnage principal sceptique au début qui finira par admettre la présence d'êtres surnaturels, un narrateur interne, une fin ouverte qui fait se répéter le cycle des personnages, une critique d'un groupe de personnes déterminé...
Le titre démarre avec l'appel de Cthulhu, l'une des nouvelles les plus longues, qui est sans doute l'une des meilleures nouvelles de ce recueil, contrairement aux nouvelles plus courtes, plus de temps est consacré au développement de l'horreur de l'être surnaturel, le devenu culte Cthulhu. La nouvelle nous fait voyager à diverses périodes et endroits, donnant ainsi plus d'envergure à la terreur liée à Cthulhu.
Il se poursuit ensuite avec Par-delà le mur du sommeil qui est à mon sens la pire nouvelle de ce recueil. Je m'explique: le format court permet de se concentrer sur un thème précis, et ne parler que de ça, le thème précis étant bien évidemment ici l'horreur cosmique transmise par le biais des démences de Joe Slater. Néanmoins, Lovecraft se perdra inutilement en conjectures, dont on se serait passé, où il consacre trop de temps à dénigrer Joe Slater...
Par la suite, les autres nouvelles ne peuvent qu'en être meilleures, en particulier Celui qui chuchotait dans les ténèbres qui est ma nouvelle préféré de ce recueil avec l'appel de Cthulhu. Tout d'abord pour la confrontation entre le protagoniste et Akeley, qui tenteront de se convaincre mutuellement de ce qu'ils avancent mutuellement. Ainsi que pour la fin qui, selon l'interprétation qu'on lui en donne, peut donner une tout autre tournure au récit. Ironiquement, c'est la seule nouvelle qui requiert d'avoir lu d'autres nouvelles de Lovecraft -le recueil de nouvelles Dagon- afin d'en saisir les références.
En bref, le mythe de Cthulhu est un livre dont l'influence est certaine ainsi qu'une bonne porte d'entrée à l'univers de Lovecraft mais dont la répétitivité a de quoi rebuter. Il est préférable d'espacer ses lectures afin d'éviter l'indigestion.
Lu du 5/06/20 au 30/06/20