Le Nom de la rose par Pelomar
Au premier abord, ça peut ressembler à du policier tout ce qu'il y a de plus classique : un ex-policier (enfin, ex-inquisiteur) particulièrement intelligent est chargé de résoudre un meurtre. Il sera suivi par un jeune policier (enfin, moine) plein de volonté mais moins perspicace que son aîné. Ensemble, ils vont explorer les mystères de l'abbaye et confondre le sinistre tueur.
Autant dire que si vous prenez Le Nom de la Rose pour un policier du style de ce qu'a pu faire Agatha Christie, vous allez sévèrement vous faire chier. Très vite en effet, on se rend compte que l'enquête n'a en soi que peu d'importance. Enfin non, l'enquête est très importante, c'est sa conclusion qui ne présente pas d'intérêt. L'enquête est vitale, parce qu'elle permet à nos héros d'explorer cette abbaye et surtout sa bibliothèque, véritable personnage principal du roman. Le Nom de la Rose, c'est en effet avant tout ça : l'exploration d'un lieu, de ses habitants, et d'une époque. Exploration d'un lieu, au travers des descriptions d'une incroyable minutie et précision, qui tiennent parfois au perfectionnisme (j'avoue avoir sauté celle du portail). Exploration de ses habitants, avec une galerie de personnages consistant plus ou moins en une succession de raclures. Enfin exploration d'une époque en raison des histoires de luttes politiques entre les différentes branches du christianismes (le schisme, les deux papes a Avignon et à Rome, tout ça) qui constituent une trame centrale du roman.
Le tout est passionnant, remarquablement bien écrit et presque jamais chiant. Je me doute que les débats théologiques peuvent en emmerder un certain nombre, mais le tout se justifie merveilleusement bien à la fin.