Le Parfum
7.8
Le Parfum

livre de Patrick Süskind (1985)

Quelques bons ingrédients pour un parfum raté

J'aurais vraiment aimé réussir à apprécier Le Parfum. J'ai essayé, vraiment. Le personnage de Grenouille avait un potentiel intéressant. Mais l'auteur n'a pas su quoi en faire. J'ai eu ce sentiment à la lecture que son projet le dépassait. C'est pourquoi le roman a cet allure de grand n'importe quoi incohérent.
Le "super pouvoir" de Grenouille est assez inédit. Et je voulais que Sunskind en fasse quelque chose de grand. De jamais vu.


Le premier élément qui m'a fait sortir du livre c'est


le meurtre de la jeune fille du Marais. Meurtre qu'on ne comprend pas vraiment. Coup de panique de Grenouille? Acte prémédité? Je m'attendais à ce que Grenouille soit fasciné par l'amplification du parfum causé par la mort...mais non. Ça va juste lui confirmer qu'il veut créer le plus grand des parfums...ok...On n'entendra plus parler de cette assassinat pendant...100 pages! Wait...what? Un meurtre, le seul sur les 200 premières (les 3/4 du livre) est rendu totalement anecdotique par l'auteur. Son personnage, Grenouille, en bon psychopathe s'en fiche. Ok je peux le concevoir. Mais cette mort n'a aucune incidence sur l'environnement, sur les autres personnages ou sur l'intrigue. Intrigue, disons le, quasi inexistante sur les deux premiers tiers du livre où le personnage principal, hormis le meurtre, apparaît assez passif.


Après le meurtre il faudra attendre l'arrivée de Grenouille à Grasse (plus de 150 pages plus tard!) pour que le récit s’accélère. Avant cela Grenouille, de façon totalement incompréhensible, finit dans une grotte où il vit en hermite pendant...sept putain d'années!!! Lui qui voulait créer le plus grand des parfums vit reclus pendant sept ans. Et, parce qu'il n'arrive pas à sentir son odeur (qui le peut franchement??) il repart sur les routes.


La partie "Grasse" du roman est celle où il se passe le plus de choses. Au point où ça en devient même ridicule. A la page 214 (du livre de poche), soit seulement 65 pages avant la fin, Grenouille bute...24 jeunes filles! OKLM. Il n'en avait tué qu'une seule jusqu'à présent et là, pour assouvir ses desseins, il devient tueur en série. Ce mec pas discret pour un sou et qui ne cherche pas à l'être ne se fait pas chopper puisqu'il en tuera même une 25ème. Sérieusement?? Ce pouilleux boiteux bizarre suspect réussit cet "exploit"? On va me rétorquer qu'il a réussi à créer un parfum qui rend son odeur tellement banal qu'il passe inaperçu. Mais sérieusement qui peut adhérer à cela? Ne rien sentir n'enlève pas la présence, l'ouïe, la vue. Grenouille est devenu un ninja quoi.


Quid de la fin? Grenouille échappe à la mort grâce à UNE goutte de son super parfum. Et provoque une orgie de dix milles personnes (oui...avec une seule putain de goutte...). Mais, pauvre Grenouille, il sait qu'il ne sentira jamais rien et qu'il n'aura jamais sa place parmi les hommes alors il se sacrifie...bouffé par des clodos...ouais...Grenouille meurt déchiqueté par des clochards...


Que dire de plus? Sunskind n'a jamais su nous proposer une histoire palpitante. Ses péripéties sont inexistantes sur la majeure partie du livre. Et quand il y en a on se demande si ce n'est pas une parodie. Je voulais l'aimer ce livre, d'autant plus que j'aime la façon d'écrire de l'auteur mais chaque page alimentait ma déception.

ptitpraince
3

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le 20 nov. 2019

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ptitpraince

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