Je découvre cet auteur très respecté pour la qualité de son style dans le milieu du polar avec ce Petit bleu de la côte ouest.
L'écriture est en effet originale : l'auteur ose toutes sortes de choses, surprenant le lecteur. J'ai bien aimé notamment :
Tais-toi, répéta-t-elle. Finis ton scotch. Va prendre une douche. Et viens baisers.
Gerfaut se tut, vida son whisky, alla prendre une douche, revint et baisa. (p. 31 de l'édition Folio)
Il attendait que les choses se tassassent. (p. 102)
Je suis Georges Gerfaut, dit Georges Gerfaut. (p. 175)
L'intrigue est rocambolesque, moyennement crédible : l'idée est d'accabler de malheurs ce pauvre Georges, qui n'avait rien demandé mais se révèlera sacrément coriace. Il se consolera en explosant les deux tueurs et en mettant une belle jeune fille dans son lit. Avant de retrouver sa vie de cadre pépère. Le récit s'achève comme il avait commencé, sur le périphérique parisien. Assez réjouissant. On comprend après coup que l'intervention de Raguse ne servait qu'à une chose : amener Gerfaut à s'entraîner au tir pour qu'il puisse dégommer le second tueur.
Et puis, disons-le tout net : un type qui truffe ainsi son roman de noms de grands jazzmen ne peut être entièrement mauvais. En toute objectivité.