Note : 6.4/10
Livre assez pénible à lire. Les nombreuses références à l' Italie du 15 ème et 16ème siècle couplées à mon ignorance sur cette période historique y sont probablement pour beaucoup.
Cependant, on y trouve des analyse intéressantes sur les relations de pouvoir entre les princes , les grands et le peuple.
Quelques passages du livre :
Etre aimé ou craint (conseil pour les princes) : " De là naît un débat : vaut-il mieux être aimé que craint, ou l'inverse ? On répond qu'il faudrait être l'un et l'autre ; mais, parce qu'il est difficile de les assembler, il est beaucoup plus sur d'être craint qu'aimé, si l'on doit manquer de l'un des deux. Car l'on peut dire des hommes généralement ceci : qu'ils sont ingrats, changeants, simulateurs et dissimulateurs, lâches devant les dangers, avides de profit. Tant que vous leur faites du bien, ils sont tout à vous, vous offrent leur richesse, leurs biens, leur vie et leurs enfants, comme je l'ai dit plus haut, quand le besoin en est éloigné. Mais quand celui-ci s'approche de vous, ils se détournent. Le prince qui s'est entièrement fondé sur leurs paroles, se trouvant dépourvu de tout préparatif, s’effondre. Car les amitiés que l'on acquiert à prix d'argent et non par grandeur et noblesse d’âme, on les achète, mais on ne les possède pas, et le moment venu on ne peut les dépenser. Les hommes ont moins d'hésitation à nuire à quelqu'un qui se fait aimer qu'à quelqu'un qui se fait craindre, parce que l'amour est maintenu par un lien d'obligation qui, les hommes étant méchants, est rompu par toute occasion de profit personnel ; mais la cruauté est maintenue par la peur du châtiment, qui ne vous abandonne jamais. Néanmoins le prince doit se faire craindre de façon que, s'il n'acquiert pas l'amour, il fuie la haine ; car être craint et n’être pas haï sont deux choses qui peuvent très bien aller ensemble."
Alliances opportunistes : "Aussitôt qu'un étranger puissant entre dans un pays, tous ceux qui sont moins puissants se joignent à lui, poussés qu'ils sont par l'envie qu'ils éprouvent envers ceux qui ont été plus puissants qu'eux. [...] Il lui faut seulement veiller à ce qu'ils ne se prennent pas trop de force et trop d'autorité."
L'art monarchique du paraître (conseil pour les princes) : "Chacun voit ce que vous paraissez, peu ressentent ce que vous êtes. C e petit nombre n'ose pas s'opposer à l'opinion du grand nombre, qui a la majesté de l'Etat pour le soutenir [...] car le vulgaire est convaincu par les apparences et par l'issue des choses. Dans le monde il n'y a que le vulgaire ; le petit nombre n'y a pas de place."