Robert Sheckley est un des auteurs mythiques de la science-fiction. Ce recueil de nouvelles en contient une qui ne doit pas vous être inconnue - ne serait-ce que de nom : "Le prix du danger". Le cinéaste Yves Boisset en a fait un film et, assez étrangement, Robert Sheckley – j'ai eu la chance de le croiser - nous a avoué ne l'avoir jamais vu. Non qu'il ne l'ait voulu, mais l'occasion ne s'était jamais présentée. La vie est bizarre parfois.

Parlons un peu de ces nouvelles, neuf en tout. La première est « Le prix du danger » qui nous montre, bien avant nos divertissements nauséabonds et télévisuels actuels, comment, en 1958, Robert Sheckley voyait une chasse à l'homme télévisée. Dans « Un billet pour Tranaï », un homme décide de quitter la Terre et de partir pour Tranaï où règne ce qui semble être une Utopie réussie. Le voyage en vaut-il vraiment la peine ? Où est cette fichue « Clé Laxienne » ? C'est dans la troisième nouvelle que nous allons découvrir son utilité quand on croit enfin faire fortune en mettant la main sur une machine mystérieuse qui ne demande ni matière première ni énergie pour produire un bien qui pourrait bien être utile à quelqu'un, quelque part.

Un homme de main, spécialement entraîné, est lâché sur une planète hostile afin de tester « L'arme absolue ». Rien à lui reprocher à cette arme. Redoutable et extrêmement efficace. Et si finalement pour se débarrasser des guerres et de la violence, on autorisait des gens à en tuer d'autres sous réserve qu'ils acceptent ensuite de devenir des proies. Dix meurtres et on entre au fameux Club des Dix. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Vous le saurez dans « La septième victime ». Imaginez Un monde sans guerre, sans conflit, sans délinquance. Un monde qui n'a plus de contact avec la terre impériale depuis plus de deux siècles. Quand cette dernière reprend contact avec vous et que vous ne souhaitez pas vous attirer son courroux, ne demanderiez vous pas à quelqu'un de commettre des vols et peut-être un meurtre ? Quitte à lui accorder un « Permis de maraude », légalisme oblige.

Un chercheur travaille sur le « Projet éternité » et il trouve la formule miraculeuse. Il n'a qu'un seul désir, la faire breveter. Le laissera-t-on faire ? Ailleurs, sur la lointaine planète Loray, un scientifique et son assistant observent une civilisation primitive. Et là, dans toute l'insignifiance de ces hommes primitifs, ils y découvrent un élixir d'éternité. Que feront-ils ? Iront-ils jusqu'à contredire toutes les recherches engagées ou à devenir « Le balayeur de Loray ». En final de ce recueil, c'est une merveilleuse histoire de paradoxe temporel qui clôture notre lecture. Dans « Les morts de Ben Baxter », des hommes du futur veulent sauver leur monde car l'oxygène y manque cruellement suite à l'exploitation intensive de toutes les forêts de la terre. Seul la mort de Ben Baxter semble être à l'origine de ce désastre. Trois équipes partent donc en 1959 pour sauver Baxter dans trois mondes parallèles. Echappe-t-on vraiment à son destin ?

Ce recueil est un vrai plaisir. Les vrais plaisirs doivent toujours être simples. La sophistication annihile toujours le désir. C'est un vrai régal que de retrouver la fraicheur de l'écriture des années 50 et de s'étonner de la clairvoyance de l'auteur sur la société future dont nous connaissons déjà certains des maux qu'il y décrit. Un superbe recueil.
Bobkill
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le 25 déc. 2010

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