Le Seigneur des anneaux - Intégrale par Nanash
J'ai pris mon temps, mais j'ai enfin fini "Le Seigneur des Anneaux". Contrairement au reste de l'humanité je ne l'avais pas lu étant ado, donc pour moi l'imaginaire colle aux films et pas aux livres et il m'est difficile de ne juger que des qualités du bouquin puisque toute ma lecture était peuplée des acteurs et des décors de la trilogie de Peter Jackson.
Les films parlons-en, bien que perfectibles, ils mettent en exergue des points faibles du livre, des points qui auraient pu être traités légèrement différemment. Par exemple, je préfère largement la dimension dramatique que donne Jackson à la relation entre Sam et Frodon par rapport à l'original. La tension créée par l'anneau unique n’apparaît qu'à la toute fin du livre et on dirait que les seuls impacts sont physiques.
J'ai trouvé également les combats poussifs, je m'attendais à du grand spectacle et ce n'est pas le cas, sentiment d'autant plus décevant que pour être honnête la monotonie du voyage perpétuel des membres de la communauté nous fait languir les confrontations.
La majorité des critiques font état d'interminable descriptions de paysages, forêts, fleuves, on ne peut le nier, mais "Le Seigneur des Anneaux" n'aurait, à mon sens, jamais fasciné autant les lecteurs si la saga n'inscrivait pas la guerre de l'anneau comme une simple période dans la vie de la Terre du Milieu. C'est la construction de millénaires d'histoire, de guerres, d’exodes qui en fait l'attrait.
Fondamentalement la saga manque de rythme, certains passages sont interminables et on aurait préféré s'attarder plus longtemps à d'autres endroits. Le passage à Bree est bien trop long alors que la Moria est évacuée en quelques dizaines de pages. Egalement, on sent l'influence de toutes les réécritures de Tolkien pour garantir la cohérence de l'ensemble. Certains personnages disparaissent totalement pendant des centaines de pages (Merry, Pippin et Boromir entre Fondcombe et les berges de l'Anduin).
Si j'arrêtais ma critique ici, "Le Seigneur des Anneaux" prendrait un 6/10 tout au plus.
Cependant, je comprends maintenant la phénoménale popularité de cette oeuvre. Comme évoqué plus haut, ce qui fascine dans ce livre c'est tout l'univers qu'il cache, l'incroyable monde créé par Tokien. La période décrite, celle de la guerre de l'anneau, ne se déroule, selon la chronologie de la Terre du milieu, que pendant une année sur une histoire de près de sept millénaires. Chaque peuple, personnage, royaume a donc un passé qui lui est propre et connaître l'histoire apporte une réelle profondeur à la lecture. Il en est de même de la géographie des régions traversées, les ruines aperçues et les chemins empruntés par la troupe ont tous été les lieux d'exploits ou d'échecs passés. J'ai donc lu ce roman en parcourant frénétiquement pages wikipédia, sites de fans et cartes détaillées.
Malgré ses faiblesses d'écriture, une oeuvre fondamentalement épique 8/10.