Toucher du doigt le Mythe c'est aussi acceder au Divin. [9.2]
Je devais avoir 14 ans quand j'ai tenu pour la 1ere fois les 3 tomes du " seigneur des anneaux " dans mes mains. J'étais alors avec une bande de copains en train de lancer des dés à 20 faces, 8 faces, 10 faces sur des cartons qui nous servaient de scènes imaginaires où nos héros combattaient des trolls, gobelins, et autres orcs chaotiques.
Les jeux de rôles débarquaient fraichement en France et nous améliorions notre anglais à l'aide des manuels non traduits du célèbre jeu dongeons et dragons de Gary Gigax... L'univers de la fantasy m'était alors familier puisque c'est en grande partie l’œuvre de Tolkien qui a servi de base à l'élaboration du 1er Jeu de rôle.
Survolant rapidement l'introduction, je me retrouve dans la conté terre verdoyante et chaleureuse des Hobbits où le village est chamboulé par la préparation d'une fête organisée par d'un des plus important membre : Bilbo et son fils adoptif Frodon.
Puis nous faisons la connaissance de Gandalf l'humain magicien et ami de longue date de Bilbo, mais aussi de l'existence d'un certain anneau magnifique et maléfique dont l'existence même met en péril le monde de la terre du milieu.
Le récit nous fera traverser la Conté de bout en bout. S'enivrer dans des auberges bruyantes de Bree où nous ferons la connaissance de Grandpas, le rôdeur qui se joignant au groupe, se battra jusqu'à la mort contre les démoniaques Nazguls, jusque au seuil de la demeure et sanctuaire d'Elrond, un des derniers seigneurs Hauts Elfes avec Galadriel. (Les deux portent un des 3 silmarils le troisième je ne sais plus qui c'est, il va falloir que je le relise :)
En passant par cette incroyable rencontre avec Tom Bombadil (Tolkien ?) un être inclassable qui échappe mystérieusement au pouvoir maléfique de l'Anneau ! Et puis ce tome 1 se termine avec la traversée de la Moria ancien royaume des Nains aujourd'hui envahie par des créatures maléfiques, trolls, gobelins, orcs, et surtout le seigneur Balrog !!
Les 600 pages de cette longue narration m'ont littéralement envouté ! On découvre dans ce premier tome, les facettes du style de Tolkien, l'onomastie dont il se régale avec les familles de la Conté et autre tomographie dont l'auteur donne une importance dont on pense de premier abord qu''elles sont superflues, mais qui vont très vite trouver leur importance.
J'ai souvent lu de biais les lais des chants aux beaux noms elfiques étranges. Mais j'ai aussi frissonné en présence du premier combat sur le mont Ventoux et j’étais terrorisé dans la mine de la Moria quand l'étau se ressert sur les neufs de la communauté ! Le livre m'a aspiré je n'arrivais plus à le fermer... lui aussi est il magique ? Car en fin la magie et le rêve sont omniprésent dans l'ouvrage, des formes merveilleuses de magie elfiques ont élevé le statu de cette œuvre au sommet de son style... C'est a dire la High Fantasy ! Dont Tolkien est peut être l'unique réel auteur.
Morcock et Elric revisitent le style en y incorporant des facettes plus sombres, ( dark fantasy ) Lieber avec le cycle des épées reste lui dans l'héroic-fantasy style présagé par Howard et Conan le barbare.
L’œuvre malgré des passages un peu longs pour une première lecture nous enchante et nous terrorise.
Palpitant et beau, sombre et lumineux, le monde de Tolkien est une fiction tellement pensée que les détails qui fourmillent nous la rendent presque tangible et c'est la que réside la force de l'œuvre :nous faire toucher du doigt le monde du rêve, de la poésie et nous aspirer de l'autre coté de chaque pages.
Un monde est né sous la plume de Tolkien, un monde qu'il faut sauver mais dont la lecture ne vous laisse pas indème.