Dur à aborder ce bouquin, vraiment. Utilisant un langage très descriptif et aux tournures de phrases classiques, l'auteur n'hésite pas non plus à nous asséner une quantité phénoménale de noms de personnages et de lieux, histoire de nous perdre encore plus dans ses méandres. Heureusement d'ailleurs qu'un lexique résume chacun des noms propres, car, même si l'aller-retour très fréquent entre celui-ci et le roman est fastidieux, il permet de ne pas perdre le fil.
Et ce fil justement, n'est pas si évident que cela à cerner. Ça parle de création du monde, puis de guerres entre créateurs, de la naissance des Elfes et de leurs multiples sous-divisions en clans. Ces Elfes voyagent, guerroient et philosophent. Tandis que les dieux bienveillants envoient leurs sous-fifres pour les accompagner dans leur découverte du monde, et que le dieu malfaisant prépare tous ses coups en douce.
Puis arrivent les hommes et les nains, et là c'est le gros bordel, parce que, les hommes étant mortels, il y en a environ 10 fois plus à retenir au niveau des noms (le Silmarillion se déroule sur quelques milliers d'années oui !).
Enfin bref, tout ça rappelle furieusement la bible, d'autant plus que le tout est écrit sous forme de notes (remaniées), et que chaque chapitre traite d'un sujet bien distinct et n'est pas forcément lié directement au précédent.
Mais c'est justement ça qui est excellent dans ce bouquin, le fait d'avoir l'impression de découvrir un trésor archéologique, mais dans une version fantastique et globalement cohérente (je dis bien globalement, car certains petits point demeurent obscurs).
Un chef d'oeuvre donc pour ma part, même s'il ne se laisse pas aborder comme ça. Il faut s'accrocher ! Constamment, du début à la fin. Mais ça vaut le coup ;)