Bernard Werber continue, avec Le souffle des dieux, la théorisation de ce qui a construit nos civilisations ainsi que les caractéristiques immuables qui ont entraîné la chute de certaines d'entre elles. Alors que j'exposais la possibilité que l'auteur "se tape un trip" dans la critique du premier volume, force est de constater que ce nouvel opus ne me contredit en rien. Les communautés créées par les élèves retracent une histoire similaire à celle de notre propre Terre et l'on nous dresse de légendaires parallèles avec Jésus, César ou Hannibal... mais M. Pinson, bien trop attaché à sa création, passionne également le lecteur au travers de sa détermination absolue et de sa volonté de permettre à ses populations d'accéder à l'utopie qu'il n'atteindra jamais lui-même.

B. Werber se laisse moins aller à exposer des théories sans fondements scientifiques ou historiques prouvés. Par la même occasion, la "philosophie grand public" à laquelle il nous a habitué paraît ici plus poussée, et certaines parties sont véritablement intéressantes au point de se laisser le temps d'y réfléchir (par exemple, l'idée que le gouvernement qui voudrait éviter une révolution dans le sang en la mettant de lui-même en application ne contentera pas le peuple, quand bien même ce dit-pouvoir aurait exaucé tous leurs souhaits). Et, tout comme dans Nous les dieux, Michael Pinson n'abandonne pas sa quête d'explorer les dimensions supérieures : il a découvert les maîtres-dieux, mais qu'y a-t-il au-dessus d'eux ? Zeus en personne ? Et, au-dessus de ce dernier, pourquoi n'y aurait-il pas encore un niveau supérieur ?

Le souffle des dieux ne trahit pas le tome qui le précédait et poursuit les péripéties d'un Michael Pinson qui, en enquêtant sur les secrets de l'univers, se cherche lui-même. Conscient d'être manipulé mais impuissant, il joue un jeu dangereux dont il ignore tout jusqu'aux règles et perd peu à peu la tête. Lui qui pensait savoir tant de choses, fier d'une dizaine de réincarnations et d'un curriculum vitae sur lequel il pourrait inscrire "élève-dieu, promotion française", il apprend à ses dépens qu'il y a toujours meilleur que soi.

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le 4 juin 2011

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