Fin un peu décevante d'une trilogie commencée de façon excellente

Le Testament d’involution est le quatrième et dernier livre d’une trilogie commencée avec l’Ombre du pouvoir. Quatrième d’une trilogie parce que les troisième et quatrième livres forment une seule et même histoire sans qu’il n’y ait vraiment de rupture logique entre les deux, quelque chose qui m’avait assez agacé à la lecture du troisième.


J’avais vraiment adoré le premier, l’Ombre du pouvoir et je craignais d’être déçu par le dernier. Du coup, je ne l’ai pas trop été, mais globalement le meilleur de la série reste bien le premier, assez largement. D’un autre côté, puisque le livre ne se termine pas au milieu de l’histoire, alors que tout va pour le pire, ce quatrième livre reste bien au dessus du troisième, le Marteau des sorcières.


J’aime beaucoup l’univers de ces romans, une uchronie (en est-ce réellement une au vu de la conclusion ?) où l’histoire telle qu’on la connaît (plus ou moins) se mélange avec le fantastique. Le fantastique est très bien intégré, et on garde un univers solide, riche et complexe en conservant la très grande majorité de l’Histoire et des personnages historiques.


Malheureusement si nous avons dans le premier livre un héros malin, compétent, charmeur et qui navigue avec brio l’intrigue comme le combat, nous nous trouvons dans les troisième et quatrième livres avec un héros qui est quasiment à l’opposé, en dépit du fait qu’il s’agit de la même personne. Le bâtard de Kosigan, c’est notre héros, tombe dans des pièges les uns après les autres, en est quasiment réduit à subir les évènements au lieu de les provoquer ou d’en profiter, et ne survit que grâce à sa constitution particulière qui reste la seule de ses qualités sur laquelle on peut encore compter. Je comprends que l’auteur cherche à éviter de rendre les choses trop faciles pour le héros, sous peine de perdre l’intérêt du récit, mais je trouve que ça va ici trop loin dans l’autre sens.


Qui plus est l’opposant principal du héros, celui qu’on peut identifier sans mal comme étant le méchant, vraiment très méchant est construit au fur et à mesure des deux tomes comme une belle ordure qu’on a vraiment très envie de voir mourir et de préférence de façon violente. La fin du récit est donc décevante à ce niveau.


Je n’aime généralement pas le traitement de l’inquisition dans les œuvres de fiction, souvent très caricatural. A de nombreux niveaux c’est le cas ici, et c’est dommage, même si sur la fin du récit, le traitement est bien meilleur, on se rapproche de plus de réalisme et on s’éloigne de la caricature. Bien joué donc, mais un peu tard malheureusement.


Tout le long des quatre livres on suit en parallèle une seconde histoire qui se déroule vers 1900, tandis que le récit principal se déroule vers 1340. Ce second récit ajoute beaucoup et permet d’inscrire le premier dans un contexte bien plus large. Je ne l’avais pas autant apprécié dans le premier tome car les chapitres étaient trop courts, intercalés avec de longs chapitres au moyen-âge et ces derniers étaient si accrocheurs que j’avais du mal à me concentrer sur les ‘modernes’ et y trouver mes marques. Dans ce quatrième tome c’est bien plus équilibré. Un très gros désavantage de ce choix est que les chapitres ‘modernes’ nous donnent forcément des indications sur comment ceux du moyen âge vont se finir. Ça marchait bien dans les premiers tomes puisqu’il restait énormément de mystère, mais dans le quatrième on a bien trop d’information et on peut en déduire assez pour que ça gâche un peu le suspens.


Je lirai quand même le second cycle quand il sortira, avec l’espoir qu’on reviendra au niveau de l’Ombre du pouvoir.


Critique tirée de mon blog.

Mattchaos
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le 10 févr. 2021

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Mattchaos

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