Le Tour d'écrou
7.1
Le Tour d'écrou

livre de Henry James (1898)

Sympathique bouquin !


J'avoue que je me suis posé des questions à la fin tant la conclusion arrive brutalement sans un quelconque développement ; on aurait pu revenir aux personnages de l'introduction, histoire de justifier un peu leur présence mais aussi d'expliquer peut-être certaines choses. En même temps, ça aurait limité les interprétations possibles.


En effet, en faisant de petites recherches après lecture, j'ai découvert qu'on pouvait prendre ce bouquin principalement de deux façons : comme une histoire fantastique de fantômes ou comme une histoire psychanalytique sur une femme qui supporte mal la solitude, au point d'avoir des hallucinations l'épouvantant. Je n'avais pas du tout songé à la seconde interprétation. Quelque part, ça me permet de mieux comprendre le passage où les deux femmes 'voient' une des apparitions mais aussi comment l'héroïne parvient à tout comprendre si facilement : ce serait simplement parce qu'elle se convainc elle-même, elle se donne raison, mais elle n'a pas forcément raison.


Dans tous les cas, j'ai trouvé que le début était un peu mou et la fin un peu décevante car trop vite expédiée, avec des questions restées en suspend. Mais l'on trouve aussi des passages assez forts durant la lecture du roman, des effets angoissants assez simples mais très efficaces. Ben oui, nous sommes ici dans une histoire avec des fantômes assez limités mais dont les manifestations glacent le sang car nous n'en trouvons pas le sens directement. Le côté sexuel et pervers reste sous-entendu dans les deux interprétations et alimente fort bien le récit. Mais j'aurais bien voulu que cela soit approfondi dans les deux cas.


La plume de James est toujours agréable : il propose des tournures de phrases parois alambiquée, mais j'ai toujours trouvé que ça avait un côté poétique agréable. Et puis, avec sa plume, il s'efforce de rendre compte de l'état mental de son personnage principal, et en cela c'est toujours réussi, les mots choisis sont justes et permettent de s'identifier à ce qui est vécu par les personnages. Je noterai simplement vers la fin (je ne sais plus quel page) une succession de trois phrases signifiant la même chose : je ne sais pas s'il faut y voir là un problème de rédaction (de James), un problème de traduction ou un problème d'interprétation (peut-être faudrait-il que je relise ce passage en ayant maintenant en tête le développement psychanalytique?). Il faut aussi remarquer que, si H.J. aime étirer ses idées au travers de longues phrases, il ne passe pas beaucoup de temps à décrire les décors (voire pas du tout), ainsi, les lieux sont laissés à la libre imagination du lecteur.


Bref, ce bouquin est assez plaisant à suivre, j'a ressenti une petite angoisse durant certaines scènes tant ces spectres sont inquiétants.

Fatpooper
7
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le 18 avr. 2019

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Fatpooper

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