Voilà quelques temps, quelques années en fait, que je n'avais pas lu de Barjavel. Heureusement mon frère l'a trouvé au hasard d'un rayon de livres... Je ne connaissais même pas le titre.
Premières impressions de lecture : on retrouve cette longueur caractéristique de Barjavel, qui traîne le lecteur sur plusieurs dizaines de pages avant de le laisser entrer dans l'histoire qu'il raconte. Longueur qui, une fois encore, a voulu me décourager de poursuivre ma lecture. Longueur qui, d'ailleurs, ne se retrouve plus dans les livres qui sortent ces dernières années.
Peu importe, ce n'est pas la première fois et je continue donc. Premières péripéties, on plonge enfin dans l'action toujours singulière et nouvelle des romans de Barjavel. C'est en gros l'histoire d'un voyageur du temps, genre d'aventure qu'on a l'impression d'avoir lu ou vu des dizaines de fois, et c'était un peu ma crainte avec ce roman. Heureusement non, car René Barjavel met toujours un point d'honneur à essayer d'expliquer scientifiquement ce qu'il se passe. Et on lit donc une vraie réflexion scientifique sur le voyage dans le temps. (Cela dit, la plausibilité de son voyage est très douteuse, mais c'est compréhensible).
Un peu rassurée, et désormais attachée aux personnages, je poursuis ma lecture. Le Voyageur imprudent apparaît encore une fois comme un roman de qualité, intéressant, passionnant même à certains passages. Il garde une tendance à être un peu longuet, mais difficile de faire autrement sur un tel sujet.
Alors comment cette histoire va-t-elle finir ? "Ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants", ou justement non ? Ni l'un ni l'autre, répond le génie de Barjavel.
Et comme perce en moi la légère déception de la fin que je viens de lire, ce génie a aussi l'idée de mettre un post-scriptum qui au lieu de laisser le lecteur sur sa fin, lui ouvre un nouvel appétit tant il nous trouble !