Le voyage de Miyuki avec les ultimes captures de la pêche de son époux,
Katsuro, le maitre des carpes, le plus habile pêcheur de la province d’Ise, que l’on voit quitter le monde des vivants dans la profondeur rivière, emporté comme ‘les fleurs du prunier, par un jour de grand vent’.
Désormais veuve, elle se chargerait non pas de remplacer l’époux défunt, mais d’honorer ses carpes, qu’elle amènerait suspendues à ses épaules, jusqu’à la cité impériale, où ses rêves n’auront évidemment pas l’écho attendu.
Ce livre de Didier Decoin offre un conte onirique, au sein du Japon médiéval, de l’ère Heian, celui des ancêtres du Haiku, le Tanka, et des Samourais, les Bushis.
Laisse sourdre une déferlante continue d’odeurs, qui imprègne le récit, en fait son charme.
Les odeurs du pêcheur, ‘de la mousse humide, du saké, de l’urine, sueur, résine de pin’, odeurs vulgaires, que son épouse portera comme ‘une longue suite d’arômes, un ruban qui flotte et se torsade sur lui-même, odeur de riz trop cuit ou de dépouille d’un oiseau’…
C’est un récit à la fois documenté et fantasmé, qui tente d'aller à l’essentiel de cet univers, celle de son impermanence.
Créée
le 2 déc. 2018
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