Question complexe mais néanmoins intéressante et riche : Qu’est-ce qui distingue le documentaire de la fiction ? Est-ce un combat entre le vrai et le faux ? La réalité face à l’imaginaire ? Comme Niney le nuance très bien, c’est beaucoup plus compliqué que cela. En effet, la fiction peut être ancrée dans le réel ou dans le faux, comme c’est le cas pour le documentaire. L’auteur va plus loin lorsqu’il met à mal les suppositions que nous avons des deux genres majeurs : la fiction et le documentaire ne sont pas aussi contradictoires que l’on pourrait le croire et même forment tous les deux les piliers sur lesquels reposent le Cinéma.


Mais avant de le comparer à la Fiction, qu’est-ce que le documentaire ? Peut-on le résumer à un film mettant en évidence un peuple en particulier dans une approche anthropologique ? Ou bien une œuvre à la gloire de Staline, du nazisme dans une but propagandiste ? La richesse du genre en fait toute sa complexité. Cette richesse est illustrée par de très nombreux exemples de grands documentaristes : Vertov, Wiseman, Flaherty, Rouch, …
Dans son ouvrage, Niney part de la genèse d’un projet documentaire, pour finalement traiter du tournage (des multiples moyens de capter l’espace filmé que ce soit de manière instantanée - caméra à l’épaule - ou de manière posée - avec des plans fixes par exemples -), pour aboutir au montage (travaillé ou non). Ce processus de montage est curieux : est-il forcément manipulé par son auteur ? Non car quelque soit l’auteur celui-ci a un certain regard sur son œuvre et donc un point de vue orienté dans le film de par les choix opérés (Choix du commentaire de la voix off, du montage final des prises de vues, de la musique) sur le spectateur. Et Niney n’oublie pas de parler du spectateur vu que c’est lui la cible du documentaire. De quoi se fonde l’opinion d’un spectateur sur tel ou tel documentaire ? A-t-il le libre arbitre ou voit-il ce que veut montrer le documentariste ? Niney se pose toutes les questions afin d’encadrer la notion même de Documentaire et comment, nous, spectateur le percevons, l’interprétons quelque soit le film, son sujet ou son but.


Livre dense mais justement très passionnant, surtout pour ceux qui s'intéressent à ce qu'est le genre documentaire. Le style d'écriture est parfois ardu de par de nombreuses références entre parenthèses et par certaines phrases longues. Toutefois, le sujet éveille en nous tellement de curiosités que nous parcourons les 50 questions (Niney a choisi de parcourir le genre à travers des questions plus ou moins précises) avec aisance et grand intérêt.
Il faut noter aussi que c’est avant tout un livre sur le cinéma, avec beaucoup de faits historiques témoignant de son évolution, auquel le style documentaire a énormément apporté.



La fiction, est un monde dans un cadre; le documentaire un cadre dans un monde.


Irénée_B__Markovic
8

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le 6 nov. 2015

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Ikarovic

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