Leif Davidsen est en quelque sorte le John Le Carré ou le Robert Little danois, sans toutefois l'inimitable écriture du premier, ni l'humour du second. Il n'en demeure pas moins capable de nous sortir d'excellents romans d'espionnage, parfaitement documentés et s'inscrivant très souvent dans le contexte de l'affrontement entre bloc communiste et monde "libre".


"Le gardien de mon frère" tranche quelque peu avec sa trilogie russe (La chanteuse russe, l'épouse inconnue et le dernier espion) puisque son intrigue n'intervient plus à l'époque de la perestroïka ou de la chute de l'URSS, mais à celle de la guerre civile espagnole. La majeure partie du récit se déroule ainsi en Espagne républicaine, et peut parfaitement s'entendre comme un hommage aux quelques centaines de volontaires danois qui rejoignirent les brigades internationales. Bien entendu, ça n'est pas "Pour qui sonne le glas", mais ça n'en est pas moins plutôt convaincant.


On y trouve également, comme souvent chez Davidsen, l'histoire d'une passion amoureuse, ainsi qu'une réflexion sur l'engagement politique et l'idéalisme lorsqu'il se retrouve confronté à la réalité. Ce dernier point étant dans le roman accentué par le contraste avec l'individualisme dont fait preuve le narrateur.


Les derniers chapitres se déroulent en URSS, au plus fort des purges staliniennes, dans un Moscou crépusculaire. On retrouve alors une autre thématique chère à l'auteur : celle du danois rationnel et modéré dans ses jugements, perdu dans un pays qui le fascine mais qu'il peine à comprendre.


Tout ça nous fait un excellent roman historique, écrit dans un style plutôt simple et qui se lit donc aisément.

Marcus31
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le 18 févr. 2016

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