Une femme dont on ne sait rien, pas même le nom, fait le choix de la retraite. En pleine montagne, dans le massif des Pyrénées. Elle s’est fait construire un abri hi-tech semblable à un fuselage d’avion. Un refuge, entre la roche et le vide. Auto-suffisante, elle s’astreint à un entraînement physique et intellectuel particulièrement dense dans les quelques hectares qu’elle s’est réservée.
Elle ne s’est pas détachée par erreur, ni par lassitude, ni par aveuglement. L’isolement est un traitement, elle travaille à son détachement. Elle est en parfaite santé.
Un violoncelle, quelques livres, du matériel d’alpinisme et de permaculture, un peu d’herbe et de rhum. Elle a les moyens logistiques de son ermitage. Elle ne panique pas. Car paniquer c’est un peu se choisir un maître.
Si on ignore tout de ce qui l’a poussée à la retraite, elle expose rapidement l’objectif principal de son traitement. Comment vivre ? Peut-on s’oublier, au point de s’accueillir ? Et plus largement, comment s’émanciper de la relation humaine et de ses enjeux, reposant souvent sur la promesse, la menace et la destruction potentielle ?
Pour répondre à ces questions, elle a tout prévu, si ce n’est la présence « d’un autre » sur un territoire qu’elle est même prête à marquer. Si cette présence contarie ces plans, à quel point peut-elle bousculer ses résolutions ?
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