Vengence et subtilité dans la forêt amazonienne

Sandro vit une tragédie. Il a perdu sa femme et est complètement déboussolé. Il n'arrive pas a gérer la situation et pense que la seule façon de surmonter cette histoire, c'est de retourner sur les traces de sa femme pour la venger.
Sa femme est morte dans la forêt amazonienne alors qu'elle souhaitait rédiger un papier en sa qualité de journaliste sur un peuple autochtone.

Se venger, oui, mais pas de n'importe quelle façon. Sandro est face à un peuple bien particulier: tous ses habitants semblent simplement heureux. Ils vivent dans le moment présent, puisant leur énergie dans la nature et profitant de chaque instant avec conscience. Les tuer ne servirait à rien, la mort n'est pour eux que la continuité de la vie. Alors il décide de mettre en place des moyens pour les déconnecter de leur réalité, pour leur donner des préoccupations, pour les éloigner de leur communion et de leur bonheur. Il leur insuffle petit à petit un nouveau mode de vie pour les bousculer dans leur plénitude.

Aux premiers abords, c'est simplement une horreur. Cette histoire de vengeance face à un peuple qu'on ne peut qu'aimer nous tord les boyaux. Pourquoi chercher à leur faire tant de mal? Puis, petit à petit, on se rend compte que quelque chose cloche. Le malheur entraîné par Sandro ressemble beaucoup trop à notre quotidien. En effet, tout ce qu'il fait, c'est apprendre à ce peuple un mode de vie bien occidentale, basé sur la superficialité, la non-communication, le désir de posséder plus, l'action constante.

Ce livre est bien plus qu'une simple histoire de vengeance: c'est une satyre de notre société. Dans des mots simples et des images parlantes, ce livre nous amène à remettre en question nos priorités, à voir de quelle manière notre civilisation a tué notre simplicité alors que celle-ci semble être pour l'auteur la seule vraie source de bonheur.