"Nous n'avons pas les moyens de voir ce qui nous crève les yeux"

La société globalisée actuelle ressemble fort à celle embarquée sur le Titanic : à bord d'une monture supposée insubmersible, les individus s'amusent ou s'affrontent, incapables de réagir à l'iceberg vers lequel ils sont en train de se diriger. Après nous, le déluge ? Nicolas Hulot refuse cette logique de court terme et, constatant avec force l'urgence écologique, propose de changer notre manière de penser et d'étendre la réflexion en matière environnementale.


Le Syndrome du Titanic, bien qu'un peu trop centré à mon goût sur la personne de Nicolas Hulot (qui m'est tout de même sympathique) et qui aurait gagné en intensité sans quelques répétitions au cours du livre, mérite globalement notre attention. Plutôt que de donner simplement des constats écologiques catastrophiques dont on sous-estime ou méconnaît souvent l'ampleur, le livre propose d'aller plus loin et de changer notre manière de penser. Quelques idées choisies :
- L'écologie politique s'ouvre d'un mode de traitement de l'information biaisé : le spectaculaire choque, alors qu'il n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les rejets d'eaux usées dans la mer polluent bien plus que les marées noires occasionnelles. Plus globalement, les démocraties modernes noient le citoyen sous l'information, déforment voire désinforment, ce qui conduit à une hyperréactivité voire une volatilité de l'opinion publique, en plus d'une incapacité de traitement.
- Bases d'une philosophie efficace : être ouvert au monde et non pas restreint à sa nation, abandonner le manichéisme déresponsabilisant, progresser sans chercher à culpabiliser (mieux vaut pousser de l'intérieur que de tirer de l'extérieur), trouver une solution par assemblage d'idées individuelles.
- A cela, j'ajouterai trois citations, la première de Marguerite Yourcenar et les deux autres de Gandhi. « Si la cruauté humaine s'est tant exercée sur l'homme, c'est trop souvent qu'elle s'était fait la main sur des animaux ». « Le monde contient assez pour les besoins de tous mais pas assez pour la cupidité de tous ». « La façon dont une nation s'occupe des animaux reflète fidèlement sa grandeur et sa hauteur morales ».


Bien que le discours tenu par Nicolas Hulot ne soit pas révolutionnaire en soi, qu'il soit plutôt attendu et pourtant si nécessaire, il confirme de nombreuses certitudes chez les personnes sensibilisées, ou enseigne des bases utiles aux néophytes dans le domaine. Lecture recommandée pour tous, donc.

ChevalierPetaud
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le 22 juil. 2016

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