Lewis invente le rêve sans zip

Petite j’ai longtemps échappé à Alice aux pays des merveilles, n’en découvrant que de brefs extraits de temps à autre.
J’avais donc du mal à me faire une idée de l’ensemble.
Maintenant que j’ai lu le livre, je me demande si j’ai lu un livre ou une succession de rêves, comme si à chaque fois qu’on sortait d’un univers c’était pour mieux tomber dans un autre.
Des rêves imbriqués, comme une sorte d’inception avant l’heure.
Sauf qu’ici Lewis va loin dans son délire:
rien n’a de sens et tout en a en même temps: dans chaque personnage on peut retrouver un trait de caractère , une critique de comportements qu’on peut croiser dans la réalité.

La petite Alice est une pré-ado qui commence à se poser beaucoup de questions, qui campe sur ses certitudes mais essaie quand même de comprendre le monde qu’elle découvre, de s’y adapter.
L’histoire de la vie en sorte, le moment où l’on se rend compte qu’on ne peut pas se reposer sur ce qu’on a appris, qu’il nous faut accepter la folie des autres pour mieux apprécier la sienne.

Ce roman est très court, et pourtant il fourmille de moments magiques, ou inquiétants (parce que dans toutes les situations il y a un fascinant mélange de rêve et de cauchemar)

Si vous voulez voir une version plus sombre des personnages, notamment du chapelier et du lièvre, jetez-vous sur le film “dreamchild”, il ne m’en reste que de très vagues souvenirs mais le pays des merveilles était assez angoissant quand c’était une Alice au seuil de la mort qui y retournait.

Pour vous en remettre, replongez dans le Dessin animé Disney, parce qu’il reflète bien l’univers créé par Carrol.