Une justesse de ton et d’expression, de la lucidité et de l'humour !

Bonjour à tous,

Cette fois-ci, je tiens à réhabiliter la réputation des moralistes Français du XVIIème siècle. NOOON !! Ils ne sont pas chiants ! Lisez, un peu, que diable. Les " classiques " sont chiants, certes, quand un bourricot, ou une bourrique de prof au lycée, vous en dégoute.... Merci l' école !

Voici un livre qui convient merveilleusement bien pour tous les moments où nous devons attendre quelques minutes…
Les premiers invités traînent à arriver et vous êtes prêts ? Vous devez sortir et vous attendez Madame qui en a encore pour un bon cinq minutes ?… Arrêtez de vous énerver. prenez " Les Caractères " et vous passerez un très bon moment d’attente ! C’est le temps qui passera trop vite. Vous pourrez reposer ce livre à tous moments et le reprendre de même, il vous suffira d’un petit signet pour retrouver instantanément votre page. Quelques phrases et c’est déjà un régal.
Ce livre a été écrit en 1687, dans la superbe langue du XVIIe siècle. Toujours aussi actuel et plein d'enseignements sur l'âme humaine, éternelle. Seules les pages consacrées à la femme datent un peu, mais il n'en est pas de même des autres. L’amitié, la flatterie, l’esprit, le coeur, la conversation, l’argent, les biens… voilà autant de sujets qui nous touchent toujours autant.
Un petit exemple :
" Certains hommes contents d'eux-mêmes, de quelque action ou de quelque ouvrage qui ne leur a pas mal réussi, et ayant ouï dire que la modestie sied bien aux grands hommes, osent être modestes, contrefont les simples et les naturels, semblables à ces gens d’une taille médiocre qui se baissent aux portes de peur de se heurter. "
Amusez-vous bien ! "

Jean de la Bruyère n'était pas un devin, juste que les moeurs et les visions des choses sont toujours aussi vraies aujourd'hui.
On étudie beaucoup au Lycée cette oeuvre fragmentaire. Une réflexion pour illustrer le Libertinage, une autre pour illustrer la vertu du XVI. La curiosité a fait que j'ai eu envie de lire Les Caractères.
L'avantage : Je peux lire une réflexion sur les Hommes, et puis lire une Réflexion sur la Mode

Il se lit comme un recueil de poèmes, dans l'ordre que l'on veut.

Les choses qu'il dit, que ce soit sur la galanterie des hommes, de la coquetterie des femmes, de la mode et son côté éphémère, de l'hypocrisie de la société, sont toujours vraies de nos jours. Et cela est beaucoup moins frustrant d'avoir des mots sur des faits que l'on constate tous les jours.

Ce que La Bruyère pourchasse de sa plume, c'est le paraître et la médiocrité des idées et des attitudes. Une des Ïuvres les plus connotées «grand siècle classique», avec les «Maximes» de La Rochefoucault ou les «Mémoires» du cardinal de Retz. Mais la pertinence et la drôlerie cynique de ces trois livres en font cependant des Ïuvres à lire, à citer et à redécouvrir sans cesse. (C'est vrai, en effet, que La Bruyère n’est pas tendre avec les femmes. C’est l’époque où Descartes les assimilait - avec les animaux - à des entités mécaniques plutôt qu'à des êtres vivants! Les femmes de La Bruyère sont pourtant bien vivantes et on finira bien un jour par oublier Descartes.)

La Bruyère, moraliste du XVIIème siècle, fait de cet ouvrage, le seul qu'il ait composé mais qui a connu pas moins de huit rééditions de son vivant, un livre unique en son genre dans la mesure où il reste étonnamment d'actualité, car son génie de l'observation et de la satire met à nu l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus vertueux mais aussi de plus vil. Ce n'est en outre pas une pièce de théâtre, ce n'est pas un apologue, ni un roman ou un recueil de poésie, il s'agit bien d'une oeuvre unique que l'auteur lui-même qualifie d' « ouvrage de moeurs ». La Bruyère dissèque la société de son temps, l'esprit et les comportements de son époque, pour en faire ressortir les travers et les ridicules au moyen de portraits et par là instruire son lecteur. On peut citer deux exemples édifiants extraits de deux chapitres intitulés « Des grands » et « De la chaire » : « On ne tarit point sur les Pamphiles : ils sont bas et timides devant les princes et les ministres ; pleins de hauteur et de confiance avec ceux qui n'ont que de la vertu [...] ; vifs, hardis et décisifs avec ceux qui ne savent rien... » et « Le discours chrétien est devenu un spectacle [...] On n'écoute plus sérieusement la parole sainte : c'est une sorte d'amusement entre mille autres ; c'est un jeu où il y a de l'émulation et des parieurs. »

Voilà une lecture idéale pour vos cabinets ou autres endroits de delaissement.
Plutôt que de rester seul(e)s avec vous-mêmes, laissez-y les caractères de La Bruyère.
Retrouvez l'ironie, le sérieux, la finesse ou matière à réflection en l'ouvrant à n'importe quelle page, et n'hésitez pas à vous laisser emporter par ces commentaires de moeurs, qui n'ont pas l'air de viser spécifiquement l'époque de l'auteur, peut-être qu'ils la visaient mais les caractères ne peuvent que nous évoquer des personnages connus ou méconnus qui nous sont plus ou moins familiers, non sans quelques moqueries.

La Bruyère est critique et d'une finesse...!
Ce livre est léger, on commence ou on veut, on termine ou on le souhaite, on sort d'une pièce et on entre dans une autre, ainsi de suite.. fantôme des couloirs, espionnant est riant du ridicule et du surfait aujourd'hui bien connu de l'époque Louis XIV.

Jean de La Bruyère est célèbre pour son oeuvre Les Caractères. Le talent de critique et de moraliste de l'auteur s'exprime dans une série de maximes et de portraits, souvent ironiques, qui permettent au lecteur d'aujourd'hui de mieux connaître le siècle de Louis XIV. Il était admiré de Nietzsche, qui admirait les moralistes français....

Lisez, lisez. Il ne faut pas perdre de vue, la Culture de notre pays d' origine. Cela paraît essentielle. Lisez, jusqu' à vous réveiller, et vous dire que ce livre n' est pas si inutile que cela.... Bonne lecture. Et, bonne méditation. Portez vous bien. Tcho. @ +.
ClementLeroy
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le 9 mars 2015

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San  Bardamu

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