Sentarô travaille sans passion dans une petite échoppe qui propose des pâtisseries japonaises à base de pâte de haricot rouge. Les dorayaki, industriels, sont médiocres, les clients eux, se font rares. En face du commerce, un cerisier, témoin du cycle des saisons, et de l'ennuie du jeune homme. Après une longue hésitation, pour vaincre la solitude, sans doute, et doper les ventes, il décide d'embaucher Tokue, une vieille dame bien mystérieuse. Ses mains, abimées par le temps, déformées par un étrange mal dont on ne connait pas encore les causes, vont pourtant donner aux dorayaki une saveur nouvelle. Un pur délice. Il faut "écouter la voix des haricots", c'est avec ces mots que Tokue disparait, et c'est ici que débute une nouvelle aventure : la quête du sens.


Les délices de Tokyo, c'est avant tout l'histoire d'une rencontre insolite. Deux époques, deux vécus, deux rapports aux choses et au monde. De l'incompréhension première, de l'indifférence et du dédains, nait une belle complicité. Apprendre auprès de l'autre, se nourrir de sa sensibilité et de son vécu - faire et refaire, ensemble, en un mot : transmettre.


C'est aussi une ode aux plaisirs du palais : Sukegawa, en plus d'être poète, écrivain, clown (!) et diplômé de philosophie, est un ancien élève de l'École de pâtisserie du Japon. Une passion délicatement transmise aux lecteurs, dans un style sobre, plein de poésie - un subtil équilibre de saveurs et de couleurs.


En filigrane, un joli plaidoyer pour l'authenticité, porté avec douceur et finesse par Tokue. Un roman dont on ne peut oublier la saveur, si particulière.

SolsticeH
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le 21 juin 2017

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