Dans une Europe post-apocalyptique, les hommes devenus nomades tentent de survivre dans un monde ravagé par des organismes génétiquement modifiés qui polluent l'environnement. Les Aquariotes, peuple de l'eau ce sont spécialisés dans la recherche d'eau potable, la plupart des nappes phréatiques ainsi que les cours d'eau étant empoisonnés. Solman, qui fait partie de ce peuple, possède un don : il peut voir le mensonge et la vérité dans l'âme des gens. Don qui, on peut l'imaginer, ne lui attire pas que des amis. C'est ainsi qu'il percevra les prémisses de l'Apocalypse - la vraie pas celle qui les a conduit à rouler sans fin dans une quête désespérée de l'eau. Saura-t-il convaincre son peuple de le suivre dans la lutte pour la survie ?


Je suis un peu embêtée avec ce livre. En effet, il a reçu bon nombre d'avis positifs et moi ... je n'ai pas du tout accroché. Je m'en suis rendue compte assez rapidement en cours de lecture, en espérant vaguement sans trop y croire que ça s'arrangerait au fil des pages. Bé non ... J'ai un peu de mal à mettre le doigt sur les raisons de ce manque d'enthousiasme, je vais essayer de vous l'expliquer.


Commençons par l'histoire. Vous connaissez la suspension d'incrédulité ? Ce truc un peu inexplicable qui fait que le lecteur accepte de laisser tomber les barrières de la fiction et de la réalité pour se laisser plonger dans l'histoire qu'a écrit l'auteur. Bon ben, là, ça ne fonctionne pas du tout. Déjà il y a ce truc avec la religion qui est ... je sais pas ... à la fois mystique et trop concret. Pour moi, les deux ne vont pas ensemble. En fait, j'avais ressenti la même impression en lisant -pardon pardon pardon - Les Thanatonautes de Bernard Werber. Je l'ai dit, j'espère que je pourrai racheter mon âme en récitant des Notre Père. Dans ce dernier, c'est la mort qui est décortiquée de A à Z, dans Les Derniers Hommes, c'est l'Apocalypse (au sens biblique du thème). Le mysticisme, ça doit rester mystique, sacrebleu. Bref, du coup, j'y crois pas, je ne rentre pas dedans.


Il y a aussi ces histoires de "dons". Ce qui a le plus haut point de m'énerver et de rendre le bouquin non crédible à mes yeux. Des dons sortis de nulle part. Des gens qui ont des dons spéciaux et en plus ils sont soit malades, soit boiteux. Cela dit, ça rentre tout à fait dans le cadre mystico-concret cité plus haut.


Ensuite, il y a les personnages. Pas moyen de s'y attacher. J'avais déjà eu ce problème en lisant Le Feu de Dieu, surtout pour la femme du perso principal à qui j'avais envie de donner des claques. Le personnage principal des Derniers Hommes, Solman, il a beau avoir tout pour plaire - un jeune homme orphelin boiteux qui possède un don dans un monde de brutes épaisses - je ne suis absolument pas arrivée à m'attacher à lui, que du contraire, je le trouve énervant. Soit les autre le sont tout autant, surtout Raïma, que je ne suis même pas arrivée à plaindre (elle a une maladie vraiment pas drôle du tout, que je ne conseillerais même pas à mon pire ennemi), soit leur psychologie manque de nuances à mon goût pour que de l'émotionnel ressorte de tout ça (comme Wolf par exemple).


Pour terminer, un petit mot sur le style avec lequel j'ai du mal aussi. Mais je vais avoir encore plus de mal à vous l'expliquer car je n'y connais absolument rien en "analyse de style". Je me demande surtout si ce n'est pas lié à une impossibilité pour moi de me passionner pour l'histoire et les personnages et du coup les phrases, les mots, m'ont semblé plats.


Voilà. Je me suis vraiment ennuyée, mis à part quelques passages avec du suspens mais que je trouvais quand même tirés en longueur (le livre fait près de 700 pages !), ha oui et le petit délire sur le GM mis en exposant de certains mots (tiens si quelqu'un sait comment on fait ça sur le clavier, je suis toute ouïe, j'ai toujours rêver de savoir faire des exposants, surtout avec des lettres, sur mon pc) où pendant un certain nombre de pages, je me suis cassée la tête à essayer de comprendre ce que ça pouvait bien vouloir dire. Ce n'est pas dit tout à fait explicitement dans le bouquin, mais Bordage le fait assez comprendre pour que je puisse espérer avoir vu juste. En même temps, si ce n'est pas ce que je pense que c'est, je donne ma langue au chat(-pitre).


Loin de moi l'idée de vous faire fuir, mon avis est très subjectif. Bordage est un bon auteur de SF, c'est juste que je commence à avoir quelques doutes que l'on soit sur la même longueur d'onde lui et moi.


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TiggerLilly
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le 14 déc. 2014

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